Opération séduction !
Le 4 juillet 2021
La nouvelle comédie signée du réalisateur du Mac avec Franck Dubosc et Kev Adams. Pour le pire ou pour le meilleur ?
- Réalisateur : Pascal Bourdiaux
- Acteurs : Valérie Benguigui, Franck Dubosc, Nora Arnezeder, Héléna Noguerra, Kev Adams
- Genre : Comédie
- Nationalité : Français
- Distributeur : Société nouvelle de distribution (SND)
- Durée : 1h28mn
- Date télé : 22 juin 2022 22:25
- Chaîne : 6ter
- Date de sortie : 12 mars 2014
Résumé : Depuis qu’il a 7 ans, Alex n’a qu’une obsession : séduire Sandra Valenti, la plus jolie fille d’Aix-en-Provence et, à ses yeux, la plus jolie fille du monde. Aujourd’hui, il lui faut un plan infaillible pour pouvoir enfin l’aborder. Il décide de s’adjoindre les services d’Antoine Chamoine qui presque vingt ans auparavant, a séduit Monica, la mère de Sandra.
Difficile de rester totalement objectif côté comédies françaises après avoir visionné Jacky au royaume des filles (oh bubune !), petit bijou signé Riad Satouf, qui a su relever la barre à un niveau où on ne l’attendait plus. Alors papa Dubosc flanqué d’un fiston à l’air un peu niais (Kev Adams) à l’affiche, il y avait de quoi avoir peur. Pourtant, force est de constater que le duo fait des étincelles dans cette comédie pleine de tendresse à défaut d’être franchement désopilante.
Critique : On reproche souvent à la comédie française son aspect gaulois et mal dégrossi, enchaînant les gags avec une surenchère cucufiante à l’image des Profs (dans lequel jouait déjà un certain Kev Adams). Avec Fiston, Pascal Bourdiaux, réalisateur du truculent Le Mac, fait non seulement preuve d’une certaine ingéniosité narrative en reprenant à sa sauce les codes de la comédie américaine et du teenage movie mais ajoute à sa marmite un ingrédient essentiel qui fait toute la force de son film : l’émotion. Le jeunot Kev Adams, dont c’est seulement le deuxième film, est plutôt convaincant dans son rôle d’ado gaffeur et amoureux prêt à tout pour séduire sa belle et s’octroie quelques jolis morceaux de bravoure -son placage par les types de la sécurité alors qu’il est en repérage pour séduire une jolie employée de banque restera dans les annales-. Mais si Kev, héros de la série télé Soda et coqueluche des adolescentes reste assez fidèle à lui-même, la vraie surprise vient d’un Dubosc tout en retenue loin du Patrick Chirac de Camping. Séducteur invétéré ayant perdu la joie de vivre, porteur d’un éternel col roulé (on pense évidemment à l’accoutrement de Diane Keaton dans Tout peut arriver), il campe un personnage complexe et abîmé par la solitude, dont les réelles motivations restent troubles, mais qui retrouve en Alex la fougue de sa propre jeunesse. Très vite, un lien fort se crée entre Alex, le garçon renfermé qui a grandi sans la présence d’un père, et Antoine, le vieux bourru de près de vingt-cinq ans son aîné, qui n’a toujours pas digéré son passé amoureux et vit reclus dans sa jolie maison de pierre, là haut sur la colline.
A travers cette relation de substitution somme toute assez classique, Pascal Bourdiaux vise juste et s’amuse de l’opposition supposée entre deux personnages que tout semble opposer et qui ne cessent pourtant de se trouver des points communs. S’ensuivent quelques séquences épiques, malheureusement trop rares, où le tandem devient réellement alchimique comme cette mémorable suite de baffes, clin d’œil à notre Ventura national (qu’on vous laisse découvrir) ou l’air penaud d’un Dubosc has been incapable d’obtenir des croissants gratuits de la boulangère. Comme quoi la drague, ça s’entretient, et c’est aussi affaire d’époque... Tout à la fois fable initiatique -le jeune homme apprend à aimer et à devenir un homme par l’intermédiaire d’un substitut paternel qui lui transmet son expérience-, histoire de mœurs – la question de la famille recomposée, qui affecte tous les protagonistes du film, est plus que jamais brûlante d’actualité- et love story adolescente utilisant les clichés pour mieux les contourner, Fiston s’affirme comme un divertissement familial de qualité qui, par moments, parvient à toucher le spectateur au cœur. En dépit de nombreuses grosses ficelles qui détruisent toute possibilité de suspense, le film est porté par un souffle authentique ayant pour vecteur une véritable idée de transparence. Perdus à différents âges de la vie au moment où tout un chacun remet en doute sa manière même d’exister, les personnages fonctionnent comme un miroir déformé de nous-mêmes et incarnent de fait des êtres qui nous parlent, archétypiques sans être caricaturaux. Reine parmi les reines, petite pensée pour la pétillante Valérie Benguigui -consacrée pour son rôle dans Le Prénom-, parfaite en mère célibataire paumée, qui nous aura émus pour la toute dernière fois. Attachant sans pour autant sombrer dans la mièvrerie, un joli petit brin de film dans la lignée de LOL, qui devrait trouver sans peine un public d’ores et déjà conquis par le choix de ses interprètes. Pour tous les fans de Franck Dubosc et Kev Adams, mais pas que...
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Frédéric Mignard 8 juillet 2014
Fiston - la critique du film
Comédie sur l’initiation amoureuse, souvent drôle, grâce à la pertinence du casting.
Rien de vraiment cinématographique toutefois.