Fighter - la critique

Grâce à la poigne de Mark Wahlberg, The fighter voit finalement le jour. Les "rois du ring" vont vous mettre KO. Et c’est tant mieux car, avec sa distribution irréprochable, ce drame familial teinté d’humour est une pure réussite.

L’argument : Micky Ward est un jeune boxeur dont la carrière stagne. Il va rencontrer Charlene, une femme au caractère bien trempé, qui va l’aider à s’affranchir de l’influence négative de sa mère, qui gère maladroitement sa carrière, et de ses sœurs envahissantes.
Son demi-frère Dicky Eklund, lui, a connu la gloire sur le ring, il y a bien longtemps. C’était avant qu’il ne sombre dans la drogue, avant son séjour en prison.
Entre le sportif en quête d’un second souffle et l’ex-toxico, il y a longtemps que le courant ne passe plus. Trop de non-dits, d’échecs et de souffrances. Pourtant, parfois, les hommes changent, et Micky et Dicky vont peut-être avoir ensemble, la chance de réussir ce qu’ils ont raté chacun de leur côté...

Notre avis : Même si The fighter a pour toile de fond l’univers viril de la boxe, ce "noble art" déjà maintes fois abordé brillamment au cinéma (Raging Bull, The boxer, Ali, Million dollar baby) est relégué au second plan pour se focaliser davantage sur les relations mouvementées gravitant autour de "Irish" Micky Ward, l’ex-champion du monde des super-légers. À l’origine, le projet devait voir le jour sous l’œil de Darren Aronofsky qui y renoncera par la suite pour mettre en lumière le sombre et somptueux Black swan. Curieusement, The wrestler traite pratiquement du même sujet ; d’où probablement l’explication la plus plausible de son retrait du projet, si ce n’est le départ précipité de Brad Pitt (qui devait tenir le rôle finalement repris par Christian Bale). Néanmoins, il est crédité au côté de Mark Wahlberg en tant que producteur exécutif. Ce dernier, qui est également à la base de la série de HBO Entourage, est sur le coup depuis le tout début. Finalement dirigé par David O. Russell (Three Kings, J’adore Huckabees), Wahlberg reste malgré tout le véritable artisan de cette très belle réussite qui demeurera l’un des sommets
cinématographiques de l’année.

Inspiré de la véritable histoire des frères Ward, The fighter est avant tout un drame intense qui s’appesantit sur l’évolution des liens de fraternité les unissant, faits de hauts et de bas, et sur lesquels leur entourage familial aura une forte répercussion. Tiraillé entre une mère surprotectrice (Melissa Leo, inoubliable dans le génial Frozen River, est très convaincante en matriarche), un demi-frère drogué qui a dû ranger ses gants au vestiaire (un phénoménal Christian Bale), sept sœurs aussi accaparantes que stupides, ainsi qu’une petite amie craquante et déterminée (la délicieuse Amy Adams), Micky Ward trouvera un second souffle en retournant sur le ring, avec l’aide du "coaching" de son frère (ancienne gloire de la même discipline).

La principale qualité de The fighter repose sur son casting cinq étoiles réuni autour de la stature imposante et musclée de Mark Wahlberg (toujours aussi percutant dans la justesse de son jeu). Ainsi, dans les catégories "meilleurs seconds rôles", les Golden Globes ont méritoirement récompensé les performances de Melissa Leo et Christian Bale. Adepte de l’Actor’s studio, Bale s’est investi totalement (corps et âme) pour entrer dans la peau de son personnage, allant jusqu’à perdre 20 kilos ! Quant à Amy Adams, elle méritait tout autant le trophée que sa "rivale" à l’écran. Assez similaire à La nuit nous appartient de James Gray par son approche shakespearienne, The fighter est doté d’une liberté de ton très humoristique, propre au réalisateur de Three Kings, qui fait merveille. Cependant, on regrettera légèrement le dénouement consensuel (pour ne pas dire hollywoodien) lors du dernier combat (un peu à la manière de Rocky). Malgré tout, cela ne l’empêche pas de rendre ses lettres de noblesses à la boxe.

– La bande-annonce HD : ICI