Fauve en concert : la tournée des Nuits Fauves sort les griffes au Galaxie d’Amnéville

En pleine tournée des Nuits Fauves, le collectif a sorti les griffes pour une prestation puissante à la setlist parfaitement huilée dans l’enceinte du Galaxie d’Amnéville ce vendredi 22 mai.

En cette soirée du vendredi 22 mai, malmené par une rude semaine de travail, l’envie de se remettre d’aplomb n’en était que plus grande. Direction le Galaxie d’Amnéville afin de prendre part à la tournée des Nuits Fauves (référence non dissimulée au film de Cyril Collard) lancée au printemps 2015 par le collectif parisien. Plusieurs dates disséminées aux quatre coins de l’Hexagone qui emboitent le pas à leur deuxième album "Vieux Frères - partie 2" sorti le 16 février dernier.
Dès l’arrivée sur place, tout est mis en œuvre pour que le public baigne dans une ambiance kermesse des plus conviviales. Premier arrêt au "village" entre stands déco, parties de baby foot, barbe à papa et boissons rafraîchissantes avant d’attaquer les choses sérieuses. La salle de concert du Galaxie commence à se remplir petit à petit, les lumières s’éteignent une première fois pour laisser place au flow tranchant du rappeur Georgio épaulé par son crew. Ce dernier irriguera la salle de quelques titres débordant de vitalité qui feront grimper le mercure d’un bon cran, comme en atteste la réaction du public dont les bras dressés s’agitent en rythme. Petit moment d’accalmie avec un set musical aux sonorités plus électro assénées à coup de table de mixage avant de s’introduire dans l’univers musical si singulier de Fauve entre slam, rap et chanson française.

Les cinq membres prennent possession d’une scène faite de vieilles télévisions à tube cathodique, de jeux de lumières aux couleurs vives alternées et d’écrans géants. Le set débute avec une version électrique de "Sous les arcades", un morceau issu du dernier album. Une entrée en matière énergique qui laisse émerger la facette rock’n’roll de Fauve, attitude sonore que l’on ne manquera pas de relever à plusieurs reprises durant la prestation du soir. Même si les interventions du groupe sont du genre discrètes dans les médias, la connexion avec le public s’opère comme les retrouvailles entre deux amis de longue date. La salle de concert jouant le rôle de l’oreille compassionnelle à qui l’on voudrait exposer son mal être et narrer ses désillusions de jeunesse.
Entre chaque chansons le groupe n’hésite pas à glisser quelques mots à l’auditoire avec humour et humilité. Sur des textes plein de sens, armé d’un débit de paroles alternant fulgurances et moments d’apaisement, Quentin Postel et sa bande de musiciens enchaîneront les titres forts qui ont fait la renommée du groupe : "Voyous", "Infirmière", "Vieux frères", "Haut les cœurs", "Paraffine", "Blizzard", "De ceux". Certains seront d’ailleurs joués dans des versions qui diffèrent de celles connues sur albums, pour le plus grand bonheur des oreilles attentives. Le morceau inédit "4000 îles" chanté en canon par une salle divisée en trois parties s’imposera comme l’un des moment fort de ce concert. Après rappel, le show s’achèvera sur le sensationnel "Les hautes lumières" au refrain repris à l’unisson. De toute évidence, l’envie pour Fauve de remettre les pieds sur les planches fut ce soir manifeste (leur dernière date active de la tournée remontant à pratiquement un mois). Le groupe invitera d’ailleurs son public à les rejoindre au "village" après le spectacle histoire de prolonger le plaisir en leur compagnie autour d’un verre. La finalité parfaite d’une soirée placée sous le signe de la convivialité.