Verdict sous hallucinogènes
Le 17 décembre 2002
Une approche sensuelle de la world music à l’esthétisme déroutant.
- Artiste : Juryman
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Loin des formats downtempo pour restaurant branchouille dans lesquels il serait trop facile de la cataloguer, la musique de Juryman dévoile une sensualité et un esthétisme déroutant. Une nouvelle approche de la world music, où le compositeur se force à évoluer en terre inconnue.
Déjà signataire de quatre albums (deux produit par le label allemand K7 ! et deux par les belges de SSR - Mail Order Justice et The Hill), Ian Simmonds suit d’étranges chemins. Fils de musicien (son père était trompettiste pour Michel Legrand) et bassiste pour les Sandals (groupe surfant la vague acid-jazz) au début des années 90, il commence ses manipulations sonores en travaillant avec des DJ’s puis en remixant des stars de l’électro comme Peter Kruder. Toujours avide de fuir en avant, l’Anglais se nourrit de ses pérégrinations pour étoffer ses compositions et inventer son propre monde, précieux et coloré.
Ian Simmonds vous invite en voyage. Son voyage. Un périple de dix-huit mois autour de la planète, traversant le Japon, les États-Unis et l’Europe à la recherche de sons. En transit permanent, le créateur de Escape to Where, magnétophone à la main, enregistre la vie qui l’entoure et confronte le résultat à des bidouilles savantes. Télescopant les genres sans avoir réellement de ligne directrice.
Au-delà de sa démarche de travail, Simmonds tente d’ouvrir l’esprit de son auditeur en l’amenant vers des terres qu’il n’aurait jamais encore explorées. Overstretchin et sa pulsation r’n’b en ouverture d’album est une vraie tête de gondole, vendeuse, attirante... Le morceau bloque l’attention et vous colle au sofa. Une composition jazz (Seasoned Waltz) plus tard, la voix de Cibelle fait son apparition, cristalline et mélancolique. Se suivent break beat fiévreux (The Tower, The Jaillor) et dub profond (The Rollercoaster), électro savoureuse et déjantée (d.b’s dance, Escape to Where) et bossa revisitée(My Time Five).
Proche d’une mouvance reliant Amon Tobin et Alpha, Juryman tente de faire une musique qui reflète le monde dans lequel il vit, une photo mouvante illustrant ses voyages, des compositions rendant floues les frontières, un projet qu’il définit lui-même comme un dérivé du sound painting à la fois étrange et fascinant.
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