Notre avis : Après Laurent Gerra et Michaël Grégorio, il se pourrait bien que la famille des imitateurs français compte désormais un membre supplémentaire en la personne d’Erick Baert. Car ce grand gaillard au sourire enjôleur et aux yeux rieurs, dotée d’une voix chaude et puissante, ne manque pas de talent.
Il l’affirme lui-même. Qui se prétend imitateur est capable de reprendre n’importe quel morceau de n’importe quel artiste à n’importe quel moment. Alors, il ne s’en prive pas. Entouré de 3 musiciens (un guitariste, un clavier et un batteur), durant presque 1h30, il nous fait vibrer au son de plus de 100 voix familières. Sa capacité à enchaîner pendant 4 minutes 50 imitations différentes, toutes choisies par les spectateurs, donne un bel échantillon de sa réactivité vocale.
C’est fort, c’est drôle, c’est émouvant. Les univers se suivent et ne se ressemblent pas, coupant court à tout risque de lassitude. Des jeux de lumière et des projections de photos en fond d’écran font vivre les artistes imités et nous donnent même l’occasion d’un duo aussi émouvant qu’inattendu, entre Dalida et Serge Lama, sur Je suis malade.
Si tout a commencé sur les rythme endiablés d’AC/DC, l’ambiance se fait soudain romantique avec Les mots bleus de Christophe auquel Biolay, Pagny, Arno, Daho, Clerc, Raphaël et quelques autres apportent leur interprétation, juste le temps d’une phrase. La jeune génération de la chanson française donne le coup d’envoi de cette salve d’humour, de Christophe Maé animé de sautillements sporadiques toujours à la recherche du bonheur (Il est où le bonheur) à Grégoire, dont le visage porte les stigmates d’une douleur venue des entrailles, en passant par le joyeux Claudio Capéo et le ténébreux Julien Doré.
Finie la rigolade, voici venu le temps des hommages à nos « monuments » nationaux. Son interprétation impeccable de Diego, version Hallyday, envoûte le public et lui vaut un tonnerre d’applaudissements tandis qu’il s’empresse déjà de faire revivre le facétieux Henri Salvador ou le charmeur Yves Montand. Frisant l’insolence, il évoque non sans malice le doyen Aznavour, son accent anglais à nul autre pareil et son indicible tremblotement.
Suivront Daho et son célèbre balancement du corps déjà singé par Gerra, le langoureux Julio Iglesias et ses caresses suggestives, et bien sûr le meilleur est réservé à cette chère Céline Dion, une fois encore cible favorite de nos imitateurs.
Et puisque tout a une fin, il nous faudra nous quitter sur une version revisitée pour la circonstance du célèbre Ne me quitte pas du grand Jacques à l’accent belge si prononcé que l’on pourrait le confondre avec son confrère flamand, Arno.
Entre prouesse vocale époustouflante et mise en scène astucieuse, ce virtuose de l’imitation propose un spectacle original qu’il promène tout au long de l’année entre Paris et province. Retrouvez toutes les dates sur le site officiel de l’artiste