L’adoration d’un champion
Le 10 mai 2013
Drôle et touchant, un voyage dans l’Argentine d’aujourd’hui.


- Réalisateur : Carlos Sorín
- Acteurs : Ignacio Benitez, Paola Rotela, Carlos Wagner La Bella
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Argentin
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 13 juin 2007
Drôle et touchant, un voyage dans l’Argentine d’aujourd’hui
L’argument : Mars 2004. Maradona est dans un état critique : l’Argentine retient son souffle. Tati Benitez, fan absolu du footballeur, décide de rallier la capitale pour faire un cadeau en mains propres à son idole de toujours.
Notre avis : Tous les chemins mènent à Maradona, même ceux paumés en pleine jungle sud-américaine. En 2004, le mythique joueur de foot est entre la vie et la mort, jetant du même coup tous ses concitoyens dans l’atermoiement. C’est d’ailleurs cette nouvelle fracassante qui sort Tati Benitez de sa forêt. Gentil boutonneux sans le sou, cet inconditionnel de Maradona décide de rejoindre la capitale où son idole est hospitalisée et de lui faire cadeau d’une sculpture en bois. Par une nuit tempétueuse, le jeune homme a clairement vu l’image du champion de foot s’incarner dans le matériau et l’en a faite "extirper" par un sage de son village.
Récit mi-picaresque, mi-naturaliste, El camino de San Diego explore les voies du cinéma d’auteur dans un pays où il est difficile d’exister en dehors des grosses productions balourdes. C’est donc en brodant les genres dans le même canevas que Carlos Sorin tire son épingle du jeu : à la fois documentaire, road-movie, portrait d’un homme et d’un pays, El camino de San Diego est un film d’une rare sensibilité. Si l’usage de la langue guaranie rappelle Hamaca paraguaya, ces deux œuvres font un usage diamétralement opposé de la parole. Autant Hamaca... était taiseux voire mutique, autant El camino... est volubile et léger.
La moindre escale est un petit sketch, drôle ou cruel, une embardée dans un festival humain où une putain oubliée dans un bordel d’autoroute se transforme en mère courage contemporaine, une manif’ barrant l’A14 en adoration de San Diego (Maradona évidemment !). Mais entre le cocasse et la tristesse, l’Argentine attend que son dieu au ballon rond, espoir d’élévation sociale et de divertissement populaire, se lève de son lit d’hôpital.
Norman06 26 avril 2009
El camino de San Diego - la critique
Cette comédie tendre et humaniste confirme le talent de Carlos Sorin. Un beau moment d’humanisme et de délicatesse.