Didier TARQUIN au salon de Montreuil

Un après midi sur un stand Soleil au salon de la presse jeunesse à Montreuil, eh bien ... c’est comme un après midi shopping entre copines au moment des soldes. On en ressort épuisée, les oreilles bourdonnantes, la Cb surchauffée et HEUREUSE !
Il y a un monde fou, plein de jeunes partout, jeudi 29 c’est le jour des écoles. Et le Saint graal se multiplie à l’infini. Les albums tapissent les murs, on voudrait que notre canapé se transpose en plein milieu du stand. Les gamins sont aux anges, les joyeux accompagnateurs se jurent ,mais un peu tard, qu’on ne les y reprendra plus ,tout en essayant de ne pas perdre leurs ouailles. Tout çà dans la joie, ici c’est le monde des bulles.
Et enfin le roi Arthur apparait sur son fier destrier, Didier Tarquin est arrivé. Tadaaaaa !

Installée aux côtés de votre idole, je le regarde dédicacer les albums de ses fans tout en lui posant quelques questions, Didier discute également avec ses admirateurs, super détendu avec sa casquette rouge vissée sur la tête.

Quand on cherche Didier TARQUIN sur Wikipedia , on trouve tout juste dix lignes. Ce n’est pas un peu court à tes yeux ? Lanfeust , lui, couvre plus de cent lignes.
Pas du tout, au contraire, je suis un marionnettiste dans l’ombre, le personnage célèbre c’est Lanfeust. D’ailleurs on dit le dernier Lanfeust comme on dit le dernier Bilal.
Lanfeust est un personnage qui vit .Aujourd’hui sur la saga Odyssey ce qui est essentiel est de voir ce qu’il va faire car il a déjà vécu beaucoup d’aventures dans le monde de Troy.

Comment est né Lanfeust ?
Il n’y a pas de recette du succès, ce n’est pas que de la chance ou du talent. Ce sont les lecteurs qui decident. Dessinateur c’est un métier d’aventurier, comme une traversée en solitaire. Lanfeust aurait pû être mon dernier galop. Ce que j’avais fait avant ne marchait pas fort alors ce jour-là j’étais dans mon salon en train de regarder Dragon Ball et je me suis dit "il me faut un héros qui a un pouvoir comme Son Goku qui fait une boule d’énergie avec les mains". De là est né Lanfeust avec les pouvoirs du Magohamoth et les cheveux qui se dressent sur la tête .

Il y a des personnages que tu n’aimes pas dans tes séries ?
C’est un peu comme quand on rencontre une personne, il faut des scènes pour découvrir les personnages et leur personnalité. Comme la nouvelle Cixi. Elle n’est pas un sosie de l’ancienne, être un ersatz ne lui plaît pas , comme aux lecteurs, et c’est que qui va faire d’elle une Cixi différente. Le personnage ne nous appartient pas.Il est de nous mais il grandit avec le public. Du coup, en dédicace, chacun demande celui qu’il veut. Certains préfèrent Hébus, d’autres C’ian.

Est-ce que la notoriété t’as rendu superstitieux ?
Pas du tout ! Je n’ai aucun objet fétiche, je change de matériel au gré de mes envies parfois même en cours d’album. Arleston, lui , est plus superstitieux. Il tenait absolument à ce que Lanfeust soit un rouquin . Cà a porté chance à Spirou, obelix, Natacha ... et bien d’autres. Mais j’aime bien travailler dans un bar sympa où il y a une bonne lumière, de jolies filles , et bien chauffé quand il fait froid ! après face à la page blanche, çà tombe ou pas . Même si le succès donne une forme de confiance et que la notoriété aide à négocer, je ne me repose pas sur mes lauriers. La véritable expérience c’est de se remettre en question. Avec Speed angels j’avais envie d’être un dessinateur qui fait du scénario, je me suis fait plaisir.

Guillaume Bianco s’est blessé et n’a pas pu se joindre à nous aujourd’hui. Tu es fier de son travail ?
Je n’ai jamais eu aucun doute sur le fait qu’il allait y arriver. Déjà à l’atelier de Hyères, il me faisait penser à moi plus jeune. On porte le dessin en nous depuis qu’on est gamins. Au contact des jeunes de 16/17 ans , j’ai appris la culture manga . Moi je leur inculquais des leçons de vie . Si ils achètent un pinceau, ils doivent avoir la note. Si on leur dit " met plus de noir" et une minute après " met plus de blanc" , çà doit les faire réfléchir. Il fallait casser un peu le côté scolaire. C’est un échange. Après, chacun prend sa direction.

Voilà chers lecteurs, vous en savez un peu plus sur Didier Tarquin, à la fois dessinateur et nouvellement scénariste. Courez donc à Montreuil sur le stand Soleil, vous aurez peut-être la chance de l’y rencontrer. Sinon lisez Lanfeust Odyssey et Speed Angels, vous ne serez pas déçus. C’est du Tarquin et du meilleur !