Le 19 septembre 2013
- Réalisateur : Richard C. Sarafian
- Voir le dossier : Nécrologie
Il fut l’un des auteurs les plus audacieux du Hollywood du début des années 70. Retour sur une carrière à part.
Richard C. Sarafian s’est éteint mercredi 18 septembre 2013 des suites d’une pneumonie à l’âge de 83 ans dans sa maison de Santa Monica. Né à New York, cet artiste d’exception fut un ami de Robert Altman qui lui permet de faire ses premiers pas à la télévision dans les années 60 où il signe plusieurs épisodes de séries télévisées cultes comme Batman, Les mystères de l’Ouest ou encore La quatrième dimension. Dans le même temps, il tourne des documentaires. Rien qui laissait présager l’originalité de ses premiers films.
- Le convoi sauvage
Il se lance dans le long-métrage avec Andy (1965) sur un arriéré mental. Le sujet très délicat n’attire guère le public qui boude ce premier essai pourtant fort prometteur. Retour à la case télévision pour plusieurs années. Après avoir signé un long-métrage familial (Run wild, run free) en 1969, il se fait enfin repérer grâce à un thriller étonnant intitulé Le tunnel de la peur (1970) avec David Hemmings. Toutefois, c’est son œuvre suivante qui a marqué les esprits par son jusqu’au-boutisme : Point limite zéro (1971) est un film qui symbolise la révolte des années 70. Désormais considéré comme un incontournable du nouvel Hollywood, Richard C. Sarafian entre alors dans une période créatrice particulièrement riche. Il se lance dans la réalisation de deux westerns étranges, l’un avec Richard Harris (Le convoi sauvage en 1971) et l’autre avec Burt Reynolds (Le fantôme de Cat Dancing en 1973). L’année 1976 le voit tourner The Next Man, un essai de politique-fiction qui a malheureusement été peu distribué en raison de son caractère trop novateur. En 1979, même échec commercial avec Sunburn, coup de soleil qui bénéficiait pourtant de la présence de la belle Farrah Fawcett.
- Le fantôme de Cat Dancing
Ces échecs successifs ont fini par entamer son crédit auprès des producteurs et les années 80-90 constituent pour lui une période noire où il tourne essentiellement des téléfilms impersonnels. On le retrouve occasionnellement au cinéma avec un film de gangsters (Gangsters Wars en 1981), un biopic (The Bear en 1984), un film d’action avec Gary Busey (Eye of the tiger en 1986) ou encore avec un space opera complètement raté (Solar Crisis en 1990) au point que ce dernier long-métrage de sa carrière sera signé du nom infamant d’Alan Smithee (le pseudo utilisé par les cinéastes qui ne veulent pas que leur nom apparaisse au générique d’une œuvre qu’ils désavouent). Une triste fin donc pour celui qui fut pourtant l’un des cinéastes les plus prometteurs des années 70. Son nom restera à jamais attaché à son Point limite zéro.
Galerie photos
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.