Guitar Hero
Le 1er octobre 2017
Si le concert de David Gilmour n’évite pas toujours les chutes de rythme, il n’en demeure pas moins indispensable, d’autant qu’il bénéficie d’une édition impeccable, boostée par une image et un son dantesques.
- Durée : 2h30mn (le concert)
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– Sortie du coffret : 29 septembre 2017
Notre avis : Depuis la sortie de son dernier album Rattle That Lock en 2015, le guitariste David Gilmour a écumé les salles du monde entier afin de remettre en jeu son titre de meilleur guitariste de rock progressif. Au passage, il a refait une halte dans l’amphithéâtre antique de Pompéi où le Pink Floyd avait déjà enregistré un film live un peu particulier puisque le groupe ne jouait devant aucun public mais uniquement pour les caméras d’Adrian Maben en 1972. Cette fois-ci, David Gilmour revient avec un nouveau groupe au complet, une armada de projecteurs pour assurer le light show et un public tout acquis à sa cause.
La difficulté d’un tel concert vient du choix des titres à défendre devant l’audience, sachant que la plupart des fans viennent pour écouter les vieux morceaux du Floyd et non les dernières compositions du guitariste. Et de fait, même si nous aimons plutôt bien le dernier album de Gilmour, il faut bien avouer que ses compositions en solo font bien pâle figure lorsqu’elles sont jouées au milieu des grands classiques du groupe d’antan. Certains choix laissent également rêveurs – pourquoi exhumer du catalogue du Floyd la très moyenne What Do You Want From Me ou encore Coming Back To Life que le guitariste semble affectionner puisqu’il recase cette dernière à chaque fois ? – tandis que l’insistance du guitariste à remettre des morceaux issus de son précédent album, le peu digeste On an Island vient systématiquement refroidir nos ardeurs au moment où le concert paraît décoller. Dans la catégorie des reproches, on peut également signaler une version un peu bâclée de The Great Gig in the Sky où les trois choristes ne parviennent jamais à égaler la puissance vocale déployée par Clare Torry sur l’original, au point de diluer l’émotion contenue par cette magnifique chanson.
Heureusement, si le concert est perfectible, il nous donne l’occasion de jubiler à de nombreuses reprises. Tout d’abord parce que les musiciens sont au top et parviennent à faire oublier l’absence des membres fondateurs du Floyd. Ensuite parce que certaines versions alternatives ou allongées sont vraiment puissantes et excellentes – on pense ici à la version très punchy de Money ou aux longs soli de Gilmour sur High Hopes, Sorrow ou encore Confortably Numb. Le guitariste s’octroie parfois jusqu’à cinq minutes de solo, faisant de son instrument le pôle d’attention de toute la soirée. Il s’agit pour lui de réaffirmer haut et fort son empreinte sur la musique du Floyd. Si l’on excepte une excellente version de In Any Tongue, on remarque toutefois que ses compositions solos ne suscitent guère l’enthousiasme alors que son sens de la mélodie fait merveille sur les délires torturés d’un Roger Waters ou sur la douce nostalgie des accords de Rick Wright. Quoi qu’il en soit, l’artiste assure à sa guitare et nous livre quelques beaux moments d’émotion au cœur d’un spectacle pyrotechnique un peu moins profus que durant l’ère floydienne. Il faut attendre la fin de la deuxième partie pour avoir droit à des lasers, des feux d’artifice et tout le tremblement. Comme les morceaux sont meilleurs, cela contribue à faire du spectacle une belle réussite s’étalant sur près de deux heures trente tout de même.
Le test du coffret blu-ray DeLuxe :
Les suppléments :
Attention, l’édition simple ne contient que le concert de Pompéi et un court documentaire de 7mn qui suit David Gilmour le jour où il est fait citoyen d’honneur de la ville de Pompéi. Pour tout ce qui suit, il faudra se jeter sur le deuxième blu-ray uniquement disponible dans la version DeLuxe, certes un peu chère, mais qui est un bel objet de collection. Le blu-ray de bonus est d’ailleurs bien rempli. On y trouve notamment des titres supplémentaires joués pendant la tournée. Si la définition de l’image est légèrement moins bonne, le son est également disponible en DTS 5.1, ce qui vous permettra d’apprécier des morceaux récents comme Dancing Right in Front of Me ou des plus vieux comme Astronomy Domine et Us and Them. A noter la présence d’un orchestre symphonique sur les images du concert donné en Pologne. On peut ensuite suivre un documentaire de près d’une heure sous-titré en français sur l’ensemble de la tournée et ensuite une émission de la BBC qui suit durant 1h15mn David Gilmour au quotidien. On pénètre ainsi dans son intimité, son studio d’enregistrement et même au cœur de sa tranquille vie de famille. Une proximité avec l’artiste plutôt rare pour cet homme d’ordinaire plus discret.
A noter que l’édition contient également les deux CD du concert, plus des goodies comme des cartes postales, un poster, un petit livre avec de jolies photos et un entretien-papier réalisé par Mary Beard.
L’image du blu-ray :
Absolument parfaite, l’image est d’une précision et d’une netteté chirurgicale, ce qui est une véritable gageure puisque la scène est sans cesse baignée dans une atmosphère vaporeuse qui pouvait mal passer en vidéo. Aucun problème de ce côté puisque la compression est sans faille. Les couleurs sont splendides et les vues aériennes sont tellement précises que l’on aperçoit même les badauds se promenant à l’extérieur, tandis que le concert fait rage. La réalisation posée – pas de montage délirant ou clipesque ici puisque tout est fait pour enrober la musique, globalement douce et apaisée – permet de mettre en valeur aussi bien les prestations des musiciens que l’écran central qui diffuse des vidéos, certaines récentes, d’autres très anciennes.
Le son du blu-ray :
C’est assurément le gros point fort de cette édition avec deux pistes aussi bonnes l’une que l’autre. Vous pourrez bénéficier d’une simple stéréo PCM parfaitement équilibrée et qui délivre un son d’une pureté sans égal. Pour les amoureux de l’immersion complète, le DTS HD Master Audio 5.1 ne se contente pas de mettre les musiciens en avant et le public sur les arrières comme sur de nombreux concerts, mais la musique est bien répartie sur l’ensemble des enceintes, permettant d’entendre dans un mixage absolument divin chaque instrument s’exprimer. Le travail de mixage a sans doute été colossal, mais le plaisir de l’auditeur est au rendez-vous.
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