David Crook, souvenirs d’une révolution – La chronique BD

La vie de David Crook est incroyable. La BD nous fait suivre, en partant du 8 mars 1973, et en procédant par sautes dans le temps, le passé tumultueux de cet homme. Des choix de vie difficiles fondés sur des idées politiques et une croyance en une société meilleure. Parti d’Angleterre, passant par les États-Unis et l’Espagne, David Crook arrive en Chine où il semble trouver pays à son pied.
Son arrestation et ses cinq ans d’emprisonnement lors de la Révolution Culturelle n’entameront pas ses choix ni ses convictions.

Au-delà des conditions difficiles et injustes de son emprisonnement, c’est la vie passionnante de cet homme qui fait la richesse de cette BD.
Découvrir les excès de la révolution culturelle, pour ceux qui les ignorent, est intéressant, mais comment un homme, vaille que vaille, mois après mois, année après année, construit sa vie autour de l’envie de bâtir un monde meilleur, est sans doute le plus beau cadeau que les auteurs pouvaient offrir à la famille de Crook, aujourd’hui décédé.
Et c’est également un beau cadeau pour nous.

Un cadeau enrichi par le choix graphique de Henrik Rehr, que l’on peut sentir dès la couverture. Et quand nous disons sentir, vous aurez juste à passer le doigt dessus pour percevoir au toucher les effets apportés. Les dessins de Rehr souvent figés comme des photos, apportent une tonalité sombre, jouant sur un noir et blanc finement travaillé.

A la fin, un cahier présente une frise récapitulative de la vie de David Crook et de sa famille, illustrée de photos. Il se finit sur une photo du buste qui lui a été érigé à l’université de Pékin.

Urban China offre une BD parlant de Chine, suivant la ligne éditoriale de la collection, mais non réalisée par des auteurs Chinois. Une BD riche d’informations, de dépaysement et surtout riche grâce à la découverte de la vie d’un homme qui a traversé quelques uns des grands tumultes de ce siècle.