Dan Black : votre Servant est de retour

Sorti dans le vif des vacances, l’album de Dan Black n’a pas eu l’écho escompté en raison d’un timing qui ne se connectait pas avec celui des fans qui étaient déjà ailleurs. Le leader de feu The Servant, le groupe culte des années 2000 (le tube Orchestra) mérite pourtant bien qu’on s’arrête sur son nouvel opus de 12 titres, pour 12 expériences. Un album de Dan Black (c’est son second en solo depuis 2009), n’est ni plus ni moins qu’un nouvel album de The Servant pour les aficionados, tant la voix élastique du Britannique pesait dans l’ADN de la formation.

(C) Simple /Sony Music

Le résultat de ce nouvel opus, que l’on attendait en fait aux alentours de 2013 (!), est un panaché de sons dégingandés et saccadés, de mélodies extensives qui correspondent bien au format tout en déambulation du jeune quadragénaire que d’aucuns brûleraient sur le bûcher pour avoir composé des chansons sur le premier album de Louane. C’est une autre histoire.
Si le succès de l’album s’intitule Farewell, en duo avec Kelis, on préférera de notre côté oublier ce titre trop efficace, où la musique côtoie l’euphorie de stade de Coldplay et du dance-floor d’Avicii. On préfère de loin leur précédente collaboration sur le titre Hearts. De même, la facilité est de mise sur We Drift On qui n’échappe pas au joli mais mièvre ou Blow, avec ces "oh oh oh, ohoooh" qui écorchent les oreilles, gâchant un morceau de facture en soi honorable.
Aussi, si l’ensemble mérite bien plusieurs écoutes pour détacher les morceaux de l’exercice de style, on est heureux de retrouver l’énergie et la gouaille qu’il mettait au service de The Servant, dans des morceaux électro-pop-rock-reggae efficients (Wash away, Space invaders, So, Headphones, Polar Bears). Même dans les moments intimistes cela fait mouche : le somptueux Ballad of Player 1Up semble avoir été écrit pour l’atmosphérique Everyday robot de Damon Albarn.
En privilégiant l’efficacité commerciale à la vraie introspection artistique, l’expérience a ses limites, mais Do not revenge inspire aussi l’allégresse d’une bonne journée.

(C) Simple / Sony Music