La maladie d’amour
Le 19 janvier 2023
Ce récit romanesque est au carrefour du film d’auteur et de l’hommage au cinéma populaire des années 1930. Hélène Surgère y est sublime.
- Réalisateur : Paul Vecchiali
- Acteurs : Madeleine Robinson, Nicolas Silberg, Hélène Surgère, Sonia Saviange, Liza Braconnier , Michel Delahaye, Paulette Bouvet, Myriam Mézières, Béatrice Bruno
- Genre : Drame, Romance, Mélodrame
- Nationalité : Français
- Distributeur : Shellac, Parafrance
- Editeur vidéo : Shellac
- Durée : 2h05mn
- Reprise: 22 novembre 2023
- Date de sortie : 4 juillet 1979
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– Reprise en version restaurée : 22 novembre 2023
Résumé : Pierrot, Un garagiste trentenaire du Kremlin-Bicêtre, tombe fou amoureux de Jeanne, une pharmacienne de cinquante ans. Se sachant atteinte d’une maladie incurable, elle finit par accepter cet amour et décide de vivre avec son jeune amant.
Critique : Paul Vecchiali est un cas à part dans le cinéma français. Il revendique son amour du cinéma populaire des années 30 et 40, celui de Henri Decoin ou Jean Grémillon, à qui le film est dédié. Admirateur de vedettes féminines de son enfance et son adolescence, il s’est toujours efforcé de leur rendre hommage. C’est ici le cas de Madeleine Robinson, actrice de Douce et Lumière d’été, et qui joue le rôle de la mère de Pierrot (Nicolas Silberg). En même temps, Vecchiali est bien un enfant de la Nouvelle Vague, adepte d’un art en liberté et de petits budgets représentatifs du cinéma d’auteur. Cette dualité qui a pu dérouter certains spectateurs et cinéphiles a donné quelques perles du cinéma romanesque dont Corps à cœur, peut-être son film le plus attachant.
- Nicolas Sillberg et Hélène Surgère dans "Corps à cœur"
- © 2023 Shellac Distribution. Tous droits réservés.
Vecchiali se soucie peu de vraisemblance sociale et filme une délicate histoire d’amour entre deux êtres séparés par la barrière de classe et la différence d’âge. L’ouvrier et la bourgeoise vont vivre une relation fusionnelle, et Vecchiali introduit le thème de la mort sans chantage à l’émotion ni mièvrerie. Corps à cœur est fait de ruptures de ton et impose une distance de par son ambiance décalée, encore que le réalisateur se dispense de toute ironie du second degré. Bercé par le Requiem de Gabriel Fauré et la belle partition musicale de Roland Vincent, ce récit d’un amour à mort ou en dépit de la mort frappe par son montage subtil et doit également beaucoup à ses interprètes, à commencer par Hélène Surgère. La comédienne fétiche de Vecchiali amène l’émotion en y touchant à peine, la musicalité de sa voix et la grâce de son jeu en faisant une actrice inclassable et fascinante, quelque part entre Gena Rowlands et Delphine Seyrig.
- Hélène Surgère et Nicolas Silberg dans "Corps à cœur"
- © 2023 Shellac Distribution. Tous droits réservés.
On peut dès lors regretter qu’elle ait été confinée dans les seconds voire troisièmes rôles par la suite. Surgère a d’ailleurs collaboré indirectement au scénario et on sent une complicité véritable entre l’actrice et son metteur en scène. La petite faune qui gravite autour des deux amants pourra paraître par contre un peu artificielle, de par la volonté appuyée de rendre hommage à l’esprit des « excentriques » qui avaient marqué les œuvres de René Clair ou Marcel Carné. Mais bien des séquences ont du charme et la petite troupe est parfaite dans la scène du repas d’enterrement de Sonia (Saviange). Et Myriam Mézières, Béatrice Bruno, Christine Murillo ou Louis Lyonnet ne sont pas pour rien dans la réussite de certaines digressions pittoresques. Le film est disponible dans un coffret DVD Vecchiali édité par Artiprod et comprenant également Rosa la rose, fille publique (1986) et le sublime En haut des marches.
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