Conan le Cimmérien T.14 : le maraudeur noir – Jean-Luc Masbou – la chronique BD

Critique :Jean-Luc Masbou, dessinateur de la célèbre saga De Capes et de Crocs, s’empare à son tour du mythe de Conan pour adapter une nouvelle particulièrement intrigante de l’univers d’Howard, comme le précise l’éclairante postface de Patrice Louinet. Si l’album est placé sous le signe de la piraterie, les équipages officient uniquement sur la terre ferme. S’il figure dans l’incipit du récit, le personnage de Conan n’est pas le plus central dans l’histoire, qui se concentre beaucoup sur les différents capitaines pirates – véritables gibiers de potence – et sur le duo formé par Bélésa, la nièce de Zarono et la pupille de celle-ci, une petite fille appelée Tina. Cupides, les chefs d’équipages doivent cependant s’entendre s’ils veulent mettre la main sur le trésor de Tranicos le sanguinaire, car entre la plage et l’or tant convoité se trouvent les tribus pictes… Rusé, Conan fédère les équipages en jouant sur les désirs et les faiblesses des uns et des autres, pour arriver à ses propres fins. Il agit en meneur, mais ce n’est peut-être pas tant le trésor que la perspective de l’aventure qui tente le Cimmérien, qui obéit à un code moral bien particulier.

Jean-Luc Masbou / Glénat

Sur le plan graphique, Jean-Luc Masbou s’en donne à cœur joie. Ses planches en couleur directe sont un régal pour le lecteur, qui prendra plaisir à s’arrêter sur les paysages, les costumes d’inspiration médiévales très détaillés et les intérieurs qui sentent l’alcool et la sueur. Réalisées avec un dégradé de couleurs chaudes, les planches de combats sont particulièrement réussies. Des coups bas aux combats, Masbou nous tient en haleine jusqu’au bouquet final où la violence des hommes se déchaîne.

Jean-Luc Masbou / Glénat

Portée par les couleurs de Masbou, Le Maraudeur noir s’impose comme un album particulièrement réussi de la série d’adaptations en bande dessinée des nouvelles d’Howard proposée par Glénat. Forte de 14 volumes, celle-ci a aujourd’hui fière allure.