Le 13 juin 2021
Choisi par Lorenzo Flabbi, le motif de l’argent permet de regrouper des lettres où le poète appelle sa mère à l’aide, principalement pour régler ses problèmes pécuniaires, D’autres plis sont adressés à ses créanciers ou des membres de sa famille. Lorenzo Flabbi, auteur de l’introduction, contextualise également chacune de ces missives.
- Auteur : Baudelaire
- Collection : Epistolaire
- Editeur : Éditions L’orma
- Genre : Correspondance
- Nationalité : Française
- Date de sortie : 22 avril 2021
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : {Comment ne pas payer ses dettes, lettres au bord de l’épuisement financier} réunit quelques lettres de Baudelaire et un texte court sur Balzac.
Critique : Ce petit recueil se lit vite et étonne par son contenu épistolaire d’une soixantaine de pages. Baudelaire ruiné, on pouvait s’y attendre, car la pauvreté est l’une des caractéristiques du poète maudit. Mais découvrir toutes ses démarches pour récupérer de l’argent, ainsi que ses décomptes, ses déboires, ses appels au secours et autres galères, pourra en surprendre beaucoup.
Le plus étonnant reste cette lettre qui ouvre le livre, écrite à l’âge de treize ans environ, qui nous donne un aperçu de la lucidité de cet enfant sur sa propre psychologie. Le jeune Baudelaire esquisse en quelques lignes la cause possible des troubles qui hanteront sa vie, pendant les décennies suivantes.
Un court texte ponctue ces écrits et met en scène un autre monstre de la littérature, qui courait lui aussi après l’argent, en fuyant ses créanciers. Il s’agit de Honoré de Balzac. En quelques pages, Baudelaire trace un portrait fort drôle de l’auteur de la Comédie Humaine. Il devait sans doute être envieux de voir la manière dont le père de Rastignac et de Vautrin réglait ses problèmes financiers.
Au centre du recueil, figurent quelques photos et dessins du poète, qui nous montrent la distance qu’il manifestait vis-à-vis de sa situation.
Notons un élément original qui ne concerne pas le contenu de ce volume, mais son contenant. En effet, les Éditions L’orma proposent sans doute le premier livre postal. La jaquette, pliée d’une certaine manière, peut servir d’emballage pour envoyer ce petit tome baudelairien. La forme devient ainsi la prolongation du fond.
L’éditeur, avec cette collection "Epistolaire", nous offre une partie de la correspondance de certains grands noms de la littérature ou de l’histoire, à chaque fois, sous un angle particulier. Et comble du délice, ces petits recueils sont pensés et conçus pour être postés. Aujourd’hui, on peut donc déposer dans une boîte à lettres, à l’attention de l’une de ses connaissances, sans autre frais que le timbre, des écrits épistolaires de Baudelaire, Rilke, Pessoa ou encore Napoléon.
Cette idée astucieuse ravira toutes les personnes qui aiment offrir des livres et cherchent une manière originale de le faire.
Comment ne pas payer ses dettes, lettres au bord de l’épuisement financier nous dévoile un aspect peu connu de la personnalité et de la vie de Baudelaire, grâce à quelques missives et à un court texte. Cerise sur le gâteau : on a ici l’occasion de parcourir une nouvelle collection originale, autant par sa forme que par son contenu.
64 pages- 7,95€
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