Coffret Hou Hsiao-hsien - le test Blu-ray

Les films : Bien que très inégaux, les films contenus dans ce coffret permettront aux amoureux de The Assassin de découvrir les germes d’une œuvre puissante, originale et exigeante. Le sens de la durée, en particulier, éclate au même titre que la maîtrise du cadrage, dès ses débuts. Même si on avait ici émis des réserves sur Cute girl,

Green green grass of home et surtout Les garçons de Fengkuei nous avaient davantage séduits :

Quant à Un temps pour vivre, un temps pour mourir, mélo à l’architecture soigné, il ferait écraser une larme aux plus endurcis.

Poussières dans le vent et le moins connu La fille du Nil sont déjà des œuvres de la maturité, qui voient son style, fait de plans-séquences et d’un rythme lent tendant à bannir les mouvements de caméra, s’épanouir dans des métrages ciselés.

Les suppléments :
Jean Douchet propose une analyse savante des cinq premiers films, analyse fondée sur la construction graphique de l’image (perpendiculaires, horizontales, perspectives…). Un peu froide mais stimulante, elle débouche sur des questions essentielles (la durée, les conflits, le sens du cinéma) qui font qu’en un peu plus d’une heure, on aura des propositions particulièrement fécondes. S’ajoutent des bandes-annonces, et cinq préfaces attentives mais moins conceptuelles de Jean-Michel Frodon dans lesquelles il s’attache à singulariser chaque film, complétant le travail de Douchet sur l’esthétique et insistant davantage sur la sensibilité (7 à 8 minutes à chaque fois). Enfin, il faut compter avec les « essais cinématographiques » portant sur les trois premiers métrages, davantage tournés vers les thématiques (15, 17 et 23 minutes). Au total, on trouvera dans ces suppléments qui n’évitent pas les redites de quoi largement parfaire notre connaissance de HHH. Il faut encore ajouter un livret de 16 pages qui présente les 6 films.

L’image :
Les copies ont bénéficié d’une nouvelle restauration et si certains plans sont victimes de quelques fourmillements, si parfois les couleurs semblent affadies, l’ensemble est propre et stable ; la précision de l’image n’est jamais prise en défaut. Les conditions sont donc optimales pour découvrir des œuvres majeures.

Le son :
Le son n’a évidemment rien de spectaculaire, mais, sans souffle ni parasites, il permet de goûter ce cinéma minimal au mieux. Pas de VF.

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