Le 21 août 2016
Un film de transition, qui pose un regard doux et lumineux sur un groupe d’enfants.
- Réalisateur : Hou Hsiao-hsien
- Acteurs : Kenny Bee, Chiang Ling, Chen Mei-feng
- Genre : Drame
- Nationalité : Taïwanais
- Durée : 1h31mn
- Titre original : Zai na he pan qing cao qing
- Date de sortie : 3 août 2016
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– "Green green grass of home" est à retrouver en intégralité sur CINE+ A LA DEMANDE
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– Année de production : 1983
Résumé : Une institutrice de village déménage en cours d’année et se fait remplacer par son frère, Ta-nien, originaire de Taipei. Celui-ci fait la connaissance de ses nouveaux élèves, notamment le groupe des « trois mousquetaires » composé des espiègles Cheng-kuo, Chin-shui et Wen-chin. Séduit par une de ses collègues, le citadin Ta-nien prend progressivement goût à sa nouvelle vie à la campagne…
Notre avis : Troisième film de Hou Hsiao-Hsien, Green green grass of home (titre d’une chanson de Tom Jones) est passionnant en ce qu’il se démarque de Cute girl, se débarrassant de nombreuses scories sans toutefois atteindre encore la maîtrise et le dépouillement à venir. On est encore dans le registre de la comédie, mais ce ne sont pas quelques gags lourdauds, ni la vedette Kenny Bee (dont il parvient à contenir le cabotinage) qui intéressent le cinéaste ; de même la romance assez mièvre est-elle à peine traitée, avec une très nette volonté d’accentuer des clichés.
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Ce qui fait le prix de ce film inégal, c’est la description attentive d’un mode de vie rural, et, surtout, le regard attendri porté sur un groupe d’enfants au naturel confondant. HHH excelle à traquer des moments comme arrachés au temps, de ces petits riens qui ont tellement d’importance à l’âge de l’école primaire : une mauvaise note, un hibou blessé, une tentative de pêche à l’électricité, autant de séquences sans enjeu narratif, mais qui dessinent une vie douce et créent une atmosphère toute de mélancolie.
Certes, on trouvera une péripétie (un enfant qui fugue par honte de son père), mais elle ne donne lieu à aucune dramatisation excessive et vaut par sa résolution émouvante. L’essentiel, on le sent, est ailleurs, dans ces moments de joie légère, que le ruisseau symbolise : lieu de baignade et de plaisir, célébration de la plénitude de l’instant, il représente aussi la menace qui pèse sur un mode de vie déjà condamné ; si la loi s’oppose à l’empoisonnement et à la pollution, le triomphe de M. Lu, qui assure sa protection, nous vaut une pesante comédie musicale dont l’optimisme caricatural a quelque chose de faux.
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Mais ce n’est pas le message écologiste qui prévaut dans Green green grass of home : HHH décrit par petites touches sensibles un monde que le souvenir embellit, dans un ensoleillement presque constant ; les enfants ont une fraîcheur certaine et le cinéaste sait prendre le temps de les filmer, à leur hauteur, sans mièvrerie la plupart du temps. C’est ce qui fait le charme, encore limité mais réel, de cette comédie douce qui vaut davantage par ses creux narratifs que par les quelques éléments de récit.
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