Ce qui est sûr, c’est que le spectacle n’est pas une œuvre de cirque.
Ne vous attendez pas à voir des Chiwawas, perchés sur des poneys sautant dans des cerceaux de feu sur le dos de pur-sang arabes. Pas non plus de cabrioles de cavaliers rebondissant de part et d’autre d’un canasson en poussant des cris de sioux.

Tout au contraire, le spectacle suppose un cadre naturel ou presque, sur fond de bruitages de grenouilles croassant et chants d’oiseaux, où l’on observe comme si on pouvait les approcher dans la nature, des chevaux. Pas de performances apparentes sinon celles des tableaux toujours aussi réussis, et là-dessus les deux camps s’entendent pour dire son sens pictural.

Extraits du spectacle

Oui c’est un peu long au regard des dramaturgies télévisuelles qu’on s’enfile, mais bon ! Qu’ils sont beaux ces chevaux ! Ces ânes ! Qu’ils se chicanent ou se poursuivent, de ruades en cavalcades ! Qu’ils sont beaux ! Simplement.
Les dresseurs ne sont pas mal non plus dans leurs tenues de prêtres bouddhistes dark sur fond de flûtes et tambourins ethno. Les cavaliers vont à pieds troquant les rennes contre de longs fils qui leur permettent de diriger les chevaux en dehors des faisceaux des poursuites lumineuses. Pour appeler les animaux, ils utilisent des appeaux. On ne se souvient que ça existe...les oiseaux...On ne les aurait pas encore tous tués ?

Voilà c’est un peu ce que dit le spectacle à une époque où les chiffres de l’extinction animale pèsent lourdement sur nos consciences : vivons ensemble en bonne intelligence, sans les exploiter.
Les polémiques vont bon train sur la scène de fin qui ne serait pas à montrer aux enfants...que dire ? Ne pas y emmener ses petits à la suite des lectures des critiques du deuxième groupe ? Mais aurions-nous mal fait en les emmenant ? Un cheval qui bande dans une saillie sur un agrès... Voilà une scène qu’ils auraient vue cent fois s’ils vivaient à la campagne. Le soi-disant trauma que cela pourrait provoquer, montre plutôt à quel point nous sommes déconnectés des cycles de la vie, des animaux, de la forêt, des grandes plaines, là où Monsieur Bartabas galope comme un grand fou provocateur.