Embushcade
Le 20 juin 2006
Une virée alcoolisée dans la cambrousse australienne qui a tout d’un cauchemar.


- Auteur : Kenneth Cook
- Editeur : Autrement
- Genre : Roman & fiction

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Kenneth Cook met en scène la descente aux enfers d’un type bien sous tous rapports. Une virée alcoolisée dans la cambrousse australienne qui a tout d’un cauchemar.
Voici un classique de la littérature australienne enfin réédité. Publié pour la première fois en 1961 et adapté au cinéma en 1971 par Ted Kotcheff sous le titre Outback, ce roman de Kenneth Cook n’a pas pris une ride. L’histoire de John Grant a tout du rêve éveillé virant au cauchemar au fil des pages.
Jeune instituteur perdu au beau milieu du désert, John doit passer ses vacances à Sydney. Mais avant de rallier cette ville pleine de promesses, il doit passer la nuit dans un bled voisin répondant au doux nom de Bundanyabba, endroit synonyme de tentation pour ce célibataire habitué à se morfondre tout le reste de l’année. Ce jeune type à l’existence plus que monotone va se retrouver plongé dans l’univers du jeu, saoul du matin au soir, exposé aux filles faciles, puis embarqué par des chasseurs sans foi ni loi pour massacrer des kangourous.
Au départ, le charme de ce personnage tient dans son insouciance et sa naïveté. Et puis, sa véritable personnalité se dévoile au fur et à mesure de son épopée alcoolisée, révélant un type aussi cruel que les autres, incapable de résister à l’appel bestial de ses semblables. Autant dire que Cook se fiche bien de mettre des gants pour explorer la face cachée d’un individu bien sous tous rapports. Un sombre mais authentique tableau de la nature humaine.
Kenneth Cook, Cinq matins de trop (Wake in fright, traduit de l’anglais par Mireille Vignol), éd. Autrement, coll. "Littératures", 2006, 155 pages, 14 €