Christiane Minazzoli (1931-2014) : du TNP à Chabrol

Christiane Minazzoli a débuté en tant que comédienne de l’âge d’or du Théâtre national populaire (TNP), qu’elle avait intégré en 1952 dès sa sortie du Conservatoire national supérieur d’art dramatique, et ce à la demande de Jean Vilar et Gérard Philipe. Elle a joué dans cette troupe pendant onze ans, se produisant notamment sur la scène du Festival d’Avignon, de Dom Juan (1953) à La Guerre de Troie n’aura pas lieu (1963). Blonde, élégante, spirituelle, elle témoignait d’une diversité de jeu qui a attiré l’attention de metteurs en scène aussi prestigieux que Jean-Pierre Grenier, Georges Wilson, et même Woody Allen qui l’avait dirigée dans la version théâtrale de September, en 1999. Chrisitane Minazzoli a aussi à son actif un répertoire plus léger, de Françoise Dorin aux pièces de boulevard filmées pour l’émission de télévision Au théâtre ce soir (1968-1972). Elle avait commencé sa carrière au cinéma avec un rôle de danseuse dans Branquignol (1949) de Robert Dhéry, avant d’apparaître dans des films aussi divers que Casque d’or (1952) et Rue de l’Estrapade (1953) de Jacques Becker, Lucky Jo (1964) de Michel Deville, ou Trois places pour le 26 (1988) de Jacques Demy. Claude Chabrol l’appréciait beaucoup, et aimait lui faire interpréter ses personnages de bourgeoises provinciales étriquées, comme Mme Estamble, la belle-mère de Marie Trintignant dans Betty, en 1992.