Chill’em all

Avec Champion, rythmes hypnotiques et groove déluré sont au programme. La suite de Death in Vegas est assurée.

Champion ? La dernière fois que ce nom a été mentionné par les médias, c’était à la fin des années 80, pour parler d’un ovni dans le tennis hexagonal : Thierry Champion qui, avec sa tête de Terence Hill, avait plombé un tournoi de Roland Garros en anesthésiant tout jeu jusqu’au quart de final par ses atypiques lobes de fond de court. Cette fois Champion est canadien, montréalais pour tout dire, et à la différence de son homonyme tennisman il devrait exciter les gogos dancers et réveiller les pistes. Compositeur multi-instrumentiste avec une nette préférence pour la guitare, producteur et DJ, Champion, alias Maxime Morin, s’est très tôt (à l’âge de cinq ans) consacré à la musique, punk rock d’abord, électronique ensuite, avant d’allier ses deux passions et de donner naissance à ce nouveau projet Chill’em all. C’est avant tout un tube efficace, dansant, entraînant comme du Chemical Brothers et balancé par un groove lascif qui ne quittera pas l’album. Petites notes de guitare au rythme zouk sur NnGg avec une montée aux sons années 80 qui rappelle la BO de Midnight express. Champion déstructure, triture les boutons de la console pour en faire sortir une amplitude d’effets arc-en-ciel : mélodie assoupie, douce, aux voix susurrantes et aux montées de guitares lointaines venues d’une new wave eightie’s revigorée (Die in peace), et accents perturbés et hypnotiques façon Death in Vegas de Keep on. Champion relance la machine et devrait provoquer assez facilement une envie de gigoter et d’accomplir tout geste quotidien en remuant les bras en l’air et d’un pas sautillant. Révélation aux Transmusicales de Rennes 2005, Champion peut prendre deux aspects en performance live : soliste avec laptop et loops guitare ou en formation entouré de quatre guitaristes, une bassiste et une chanteuse et dans laquelle il joue le rôle de performer et de chef d’orchestre. À suivre, donc.