Le 12 novembre 2022
La thèse de doctorat de Florian Moine constitue la matière première de ce livre, qui aborde toutes les facettes de Casterman pendant huit décennies. Pour étayer son propos, l’auteur s’est plongé, entre autres, dans les archives de l’entreprise à Tournai.
- Auteur : Florian Moine
- Editeur : Les Impressions Nouvelles
- Genre : Essai
- Nationalité : Belge
- Date de sortie : 6 octobre 2022
- Plus d'informations : Le site de l’éditeur
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Résumé : "Casterman de Tintin à Tardi 1919-1999" revient sur quatre-vingt ans de la vie de la société Casterman. Depuis le développement important après la guerre de 14-18 jusqu’à l’effondrement et le rachat en 1999 qui marque la fin de l’entreprise familiale.
Critique : Ce recueil est une somme. Il permet de découvrir l’histoire d’une société. On connaît Casterman le plus souvent comme éditeur de Tintin. Certains d’entre nous s’en souviennent comme la structure qui a lancé (A suivre), le magazine du roman en bandes dessinées. D’autres savent qu’elle a publié les aventures de Martine en livre pour enfants.
Mais ces éléments ne sont que les parties émergées de l’iceberg. La richesse du livre de Florian Moine se fonde sur sa capacité à explorer toutes les activités de Casterman, une hydre à deux têtes : l’édition et l’imprimerie. Chacune est dirigée, le plus souvent, par un membre de la famille Casterman. Car avant tout, il s’agit d’une entreprise familiale et l’on découvre avec étonnement que celle-ci a pour mission d’imprimer les annuaires de Belgique -les fameuses pages jaunes et blanches- comme on est surpris d’apprendre que la société est une des rares à éditer les livres du Vatican, bréviaires et missels religieux. En effet, Casterman est une entreprise catholique qui défend ses idées autant dans ses livres que dans son management, en optant pour une direction paternaliste, sous influence catholique. Car la loi de 1905 concernant la séparation de l’Église et de l’État ne concerne que la France et pas la Belgique. L’entreprise est implantée à Tournai, de l’autre côté de la frontière.
Le livre évoque les succès de Casterman, mais il ne faut pas oublier les échecs, quand il s’agit de développer des collections de romans ou lorsque la maison d’édition rate toute une génération de jeunes auteurs qui auraient eu leur place dans (A Suivre).
Le texte resitue également les activités de Casteman dans leur contexte politique, social et religieux. Toutes les clés nous sont données pour comprendre les décisions prises par la direction, à partir de tableaux qui permettent de se rendre compte de l’évolution des ventes et des collections, entre autres.
On pourrait craindre de tenir entre ses mains un pavé pédagogique un peu soporifique. Il n’en est rien. Justement, en inscrivant Casterman dans son époque, et même dans ses époques, car on suit l’entre-deux guerres, la Seconde Guerre mondiale, les années de contestation, les Trente Glorieuses, et les débuts de la globalisation, Florian Moine nous offre un livre riche, agréable à parcourir, plein de surprises et d’informations, loin d’une monographie assommante.
L’introduction permet de comprendre comment l’auteur a travaillé. La plongée dans les archives Casterman est en soi une aventure à elle seule.
La riche bibliographie qui conclut cette analyse montre, s’il le fallait, que ces documents d’archives n’ont pas été les seules sources d’information utilisées. La diversité des domaines explorés dans cette masse explique comment Florian Moine a pu cerner l’entreprise et son environnement à travers les ans.
Casterman de Tintin à Tardi 1919-1999 nous offre un beau panorama sur la vie d’une maison d’édition qui a marqué l’histoire de la BD et aussi celle de la Belgique.
524 pages- 29,50€
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