Enemy . T.1 . Le jour où... - Ange, Ornella Savarese - chronique BD

Ils sont vingt-cinq sur une planète hostile, où il y a eu des années auparavant une guerre d’extermination entre humains et extraterrestres. Divisés en trois clans depuis leur plus jeune âge, alors qu’ils grandissaient à l’abri d’une pouponnière préservée, leur Eden souterrain a finalement été repéré par une armée de droïdes assassins, et les jeunes ados ont été délogés. L’histoire débute alors qu’ils sont sur le point de trouver certaines causes, où ils remettent en question leur éducation et leur religion primale, sorte de mysticisme que le clan des scientifiques rejette.

Dans une sorte de mélange entre The 100 et Matrix, qui rappelle pas mal la série SAM dans son approche, on sent que le duo Ange/Ornella Savarese a voulu mettre un paquet de fils conducteurs et d’éléments scénaristiques disparates, histoire d’avoir de la matière à conduire une série imposante à la fois psychologique, d’action et de science-fiction. Avec sa bonne douzaine de personnages importants, dont trois leaders charismatiques, ses révélations flamboyantes et la recherche d’un nouveau quartier général pour contrer l’obscurité et les machines, il y a en effet matière, et il n’est donc pas question de s’ennuyer un seul instant.

Ange, Ornella Savarese / Soleil

Ornella Savarese est aux commandes du dessin, et nous livre un décor splendide, totalement imaginaire puisqu’on le rappelle, il s’agit d’une planète colonisée et non la Terre, où des personnages aux influences japonisantes vont et viennent, adolescents guerriers qui n’hésiteront pas à faire feu ou à se défier pour obtenir satisfaction. Un petit clin d’œil à Sa Majesté des Mouches donc, mais au cœur d’une ville dévastée magnifique, et non une île déserte. On redemanderait donc un peu plus de survie, d’organisation logistique et de rations plutôt que des assauts répétés de machines tueuses dans les tomes suivants, parce que c’est peut-être cela que la dessinatrice étoffe le mieux.

Ange, Ornella Savarese / Soleil

Premier tome bouillonnant d’énergie et de ramifications possibles, Enemy lance une série qui devrait rencontrer le succès avant tout auprès d’un public adolescent ou jeune adulte, mais pas uniquement, tant ce mélange d’influences fait plaisir à voir.