Pas si mal, mortecouille !
Le 16 février 2023
Tout sauf une révolution, le troisième épisode des aventures de Godefroy le Hardi et Jacquouille la Fripouille offre des retrouvailles un peu tièdes et pas aussi drôles qu’on l’espérait. L’aventure s’avère toutefois plaisante grâce à un rythme effréné et un profond respect de la mythologie de la saga.
- Réalisateur : Jean-Marie Poiré
- Acteurs : Jean Reno, Sylvie Testud, Karin Viard, Lorànt Deutsch, Christian Clavier, Nicolas Vaude, Marie-Anne Chazel, Franck Dubosc, Frédérique Bel, Alex Lutz, Ary Abittan, Christian Hecq
- Genre : Comédie, Fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Gaumont Distribution
- Durée : 1h50mn
- Date télé : 23 août 2024 22:25
- Chaîne : TMC
- Date de sortie : 6 avril 2016
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Résumé : Godefroy et Jacquouille, bloqués dans les couloirs du temps, se retrouvent coincés en pleine révolution française. A une époque où les nobles risquent l’échafaud, Godefroy Amaury de Malefète, comte de Montmirail, d’Apremont et de Papincourt va devoir ruser pour rejoindre son époque, et composer avec son maraud d’escuyer qui se découvre des velléités d’indépendance.
Critique : Il faut croire que cette quatrième incursion des Visiteurs au cinéma est peut-être la dernière, au vu des résultats plus que décevants au box-office (1,7 million de spectateurs en deux semaines contre les 5 millions attendus pour rentabiliser le film). Ouf, diront certains, tant ce troisième épisode a attiré la foudre des critiques et suscité l’ire des internautes. La polémique d’abord (l’absence sur l’affiche du nom du seul acteur noir du film), la délocalisation du tournage ensuite (une production hexagonale sur la Révolution française tournée... en Belgique et en République tchèque) : le retour à la réalisation de Jean-Marie Poiré, quatorze ans après Ma femme... s’appelle Maurice s’annonçait compliqué, pas aidé par l’embargo imposé par la production qui n’a pas souhaité dévoiler le film à la presse. Malgré le regain de popularité de Christian Clavier (Qu’est ce qu’on a fait au bon dieu ?, Les Profs), le monde entier semblait prêt à tirer à boulets rouges sur cette suite directe des Visiteurs II, les couloirs du temps (le malheureux remake américain est bel et bien oublié).
À l’arrivée, le film n’est ni la purge annoncée, ni une suite aussi aboutie que les deux premiers épisodes. La faute à une intrigue pas très drôle, qui oublie de servir les gags énormes auxquels le réalisateur nous avait habitués. De l’aveu même de Jacquouille, qui veut revenir au "temps des bagnoles", l’époque de la révolution ne propose pas le décalage d’époque imposé jusque là par la saga. Pour autant, le scénario, cosigné par Poiré et Clavier, joue habilement de l’inversion des rapports de classe. Humble, il offre aux seconds rôles une vraie place de choix, sans transformer le film en défilé de stars ou en porte-étendard de l’esprit Canal nouvelle génération. On apprécie aussi le respect de la "mythologie" des Visiteurs. Les clins d’œil sont nombreux, et on reconnaît cette truculence si caractéristique des personnages de Poiré. Généreux, le film compose habilement avec tous ses protagonistes (mention spéciale à Nicolas Vaude en Robespierre et Ary Abittan dans un rôle de sidekick collant plutôt réussi). Et si Godefroy et Jacquouille ont l’air un peu empâté par le poids des années, on les retrouve, au détour de quelques répliques, aussi fringants qu’on les avait laissés il y a déjà dix-huit ans. Il se dégage de ce curieux ensemble un plaisir ringard, un peu daté (la réalisation frôle parfois le film Z avec ses décors de studio), et l’on se surprend à savourer un film qui refuse constamment, à l’image de Godefroy, de vivre avec son temps.
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