Moyen-âge expérience
Le 4 février 2003
Délicat mélange tout d’arabesques et de détours.
- Artiste : Godard, Michel
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Michel Godard se joue des codes et des clivages. Tubiste français, il sait interpréter aussi bien la musique classique que le jazz ou la musique ethnique. Et les mêle avec délicatesse et mystère dans son dernier opus Castel del monte II, Pietre di luce, aux parfums de chansons populaires méditerranéennes, de chœurs médiévaux et d’improvisations un brin expérimentales. Un album qui résume son cheminement tout d’arabesques et de détours.
Dans le domaine de la musique classique, il a joué et enregistré avec l’Orchestre national de France, l’Ensemble intercontemporain, l’Ensemble musique vivante, la Fenice et le quintette de cuivre Concert Arban. En 1979, il découvre un drôle d’instrument sinueux, d’apparence un peu balourde, le serpent, ancêtre du tuba, duquel il sort des sons magiques et planants. Un chant venant de la terre, un grondement des origines qui parle aux tripes.
L’apprivoisement de ce "nouvel" instrument marque une étape dans l’exploration du champ d’expression de Michel Godard. Dans le domaine des musiques improvisées et du jazz, il multiplie les collaborations : Louis Sclavis, Marc Ducret, Rabih Abou-Khalil ou encore le magnifique album Dream weavers, trio constitué de Godard, Linda Sharrock au chant et William Puschnig au sax.
Pietre di Luce renouvelle l’expérience de Castel Del Monte. Ce deuxième opus, enregistré comme son grand frère au sein du château de Frédéric II, empereur germanique et roi de Sicile, restitue un peu de la solennité du lieu. L’ensemble vocal Calixtinus ponctue l’album d’une touche médiévale, accentuée par l’accompagnement du chef de choeur, Gianni de Gennaro, à la vielle, et de Nicola Nesta, au luth. Le violoncelliste Vincent Courtois, valeur montante d’un jazz créatif et évolutif, est égal à lui-même. Gabrielle Mirabassi est à la clarinette et Marie-Ange Petit aux percussions.
Morceaux construits aux allures symphoniques alternent avec passages chuchotés. Deux duos (Godard/Courtois et Godard/Petit) installent une intimité spacieuse. Sans oublier de garder le meilleur pour la fin : la présence lumineuse de Linda Bsiri, qui renouvelle le chant improvisé. Accents cristallins et lyriques, tournant complètement déjantés dans le morceau Penthés(il)ée. Puis des paroles dites d’une voix grave à la diction nette - d’une voix grave dans les deux sens du terme : les textes sont sérieux, peut-être trop, c’est bien le seul reproche que l’on peut faire à l’album.
Michel Godard - Castel del Monte II, Pietre di luce - (Enja/Harmonia Mundi)
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