Le 30 décembre 2017
Prog, thrash, death, hard, heavy, punk-hardcore, pas d’inquiétude à avoir, l’éclectisme sera de mise au centre de ce top des albums metal d’une année 2017 riche en surprises, confirmations, retours en force et découvertes.
- Voir le dossier : Bilan 2017
L'a écouté
Veut l'écouter
1) Hällas : Excerpts from a Future Past
Fin 2015, le petit groupe suédois originaire de Jönköping sortait un EP éponyme de quatre titres remplis de promesses pour la suite. Deux ans plus tard, le combo sort enfin son premier album, intitulé Excerpts from a future past, à la hauteur des espérances et même plus. Un petit classique instantané qui oscille entre heavy rock seventies, musique psychédélique et progressive où les envolées des guitares vous retournent la tête par une synergie incroyable, le degré supérieur de maîtrise des instruments se chargeant du reste. L’ajout des nappes de claviers et la voix du chanteur Tommy Alexandersson ajoutent un cachet supplémentaire au son déjà transcendant de l’album. Un vent de fraîcheur nordique issu d’influences rétros pour la bonne grosse claque de l’année 2017.
2) Converge : The Dusk in Us
Si le groupe de Boston demeure une référence de la scène punk-hardcore, avait-il encore la possibilité de nous surprendre après 9 albums et 27 années de carrière derrière lui ? La réponse est donnée avec The dusk in us qui gagne sa place au sommet de la discographie déjà bien fournie de Converge. Une performance en tenant compte du fait que le groupe n’a connu aucune sortie de route durant sa très respectable trajectoire. Le successeur à All We Love We Leave Behind (2012) transpire toujours autant la rage tout en ayant également recours à des passages plus mélodiques comme en témoigne le morceau d’ouverture A Single Tear. Voir Converge se réinventer de la sorte est une chose que l’on attendait pas forcément. L’impact sonore n’en est que plus marquant.
3) Walpyrgus : Walpyrgus Night
Walpyrgus, premier album, 36 minutes, 8 titres, 8 tubes. On aurait pu s’arrêter là mais avouons que la nouvelle sensation heavy/power issu du label italien Cruz del Sur Music méritait qu’on s’y attarde un tout petit peu plus. Ici, le sextuor ricain porté par le chant de Jonny Aune aligne sans complexe les titres aux riffs acérés et aux refrains fédérateurs. Dès l’ouverture de l’album par les premières notes de The Dead of Night, il se passe quelque chose. On est instantanément harponné sous l’emprise du groupe, aussi subjugué par les mélodies complètement accrocheuses que frappé par l’alchimie généré entre les deux guitaristes. On suivra donc avec une attention toute particulière l’évolution du groupe dans les années à venir tant ce Walpyrgus Night est parvenu à nous séduire de A jusqu’à Z.
4) Mastodon : Emperor of Sand
Alors que Once More ’Round the Sun, leur précédent effort, figurait déjà - en bonne position s’il vous plaît - dans notre top albums 2014, les petits gaillards de Mastodon montrent qu’ils sont encore une fois en grande forme et osent nous flanquer dans les oreilles une salve de titres à l’inspiration féconde, de ceux qui vous bousculent d’emblée, avant de libérer toute leur ampleur au fur et à mesure des écoutes. Si Emperor of Sand enchaîne riffs techniques et soli complexes sans aucune retenue, il compte pourtant parmi les albums les plus accessibles de la discographie du combo américain. On retrouve beaucoup de ce qui a fait l’efficacité de The Hunter de ce dernier album, assurément moins riche et alambiqué qu’un Crack the Skye ou un Blood Moutain, mais parfaitement en adéquation avec la grosse formule prog/heavy/sludge/stoner que souhaite nous proposer le groupe aujourd’hui.
5) Kreator : Gods of Violence
Pas facile de pondre un successeur à Phantom Antichrist sorti en 2012, disque bourré de qualités qui avait d’ailleurs largement fait l’unanimité chez les fans comme du côté de la presse spécialisée. C’était bien mal connaître les légendes du thrash allemand que de les voir marquer le pas et croire à l’arrivée d’un petit album de thrash des familles qui ferrait trop vite retomber le soufflet. Gods of Violence, peaufiné et abouti jusque dans les moindres détails, ferme le caquet des moins optimistes en fracassant tout sur son passage, s’érigeant au passage comme un nouveau monument dans l’imposante discographie de Kreator. Onze morceaux à l’unité organique qui vous clouent au mur sans demander leur reste. Que cette machine allemande est toujours aussi féroce, viscérale et bien rodée !
6) Morbid Angel : Kingdom Disdained
Après un Illud Divinum Insanus (2011) qui avait largement divisé les fans de par ses tentatives d’expérimentation indus, Morbid Angel retrouve son ADN death metal sur un Kingdom Disdained paré d’un artwork sublime qui en dit long sur le contenu, mais surtout, d’un travail de production tout bonnement énorme. Le groupe envoie du gros death qui écorche tout sur son passage avec la conviction d’une armée de bulldozers décidée à réduire en miettes édifices bétonnés sur édifices bétonnés. Lourdeur et agressivité sont les maîtres mots d’un album où le quatuor Trey Azagthoth/Steven Tucker/Dan Vadim Von/Scott Fuller déploie des compos aux breaks incessants qui vous labourent les tympans pour mieux vous entraîner en plein cataclysme. Kingdom Disdained signe le retour en force de Morbid Angel. Juste mortel. Rien d’autre à ajouter.
7) Leprous : Malina
Le talentueux groupe norvégien Leprous signe avec ce 5e opus une nouvelle merveille de metal progressif aux atmosphères un peu dark. Si Malina passe comme une lettre à la poste c’est autant grâce à la palette d’émotions qui se dégagent de la voix du chanteur Einar Solberg que par l’éclatante richesse musicale qui se détache de l’ensemble des compositions de l’album. On ne s’attendait pas à ce niveau de créativité et de maturité de la part de musiciens déjà reconnus comme accomplis depuis maintenant belle lurette. Un palier vient encore d’être passé, et ceux qui pensaient que Leprous avait déjà grillé ses meilleures cartouches sur Bilateral, Coal ou The Congregation n’en seront que plus surpris.
8) Danko Jones : Wild Cat
Dévoué corps et âme au gros son rock’n’roll qui envoie la sauce avec son quota de guitares survoltées, Danko Jones montre avec Wild Cat qu’il n’est pas là pour ronronner en mode gros matou pépère trop choyé par mamie. Sombrer dans une routine inextricable, ce n’est assurément pas le credo du Danko. Chaque titre de cet album nous explose à la face comme un bâton de dynamite à mèche rapide qu’on aurait eu le malheur de garder un poil trop longtemps entre les doigts. Dans cette galette blindée jusqu’à ras bord de titres aux refrains emballant, on retiendra tout d’abord l’énergie indissociable du canadien mais surtout l’absence de ventre mou qui faisait parfois défaut sur une partie des précédents albums. « Long live rock’n’roll ! » comme on dit.
9) Annihilator : For the Demented
Le thrash metal a ses légendes. On vous parlait il y a à peine quelques lignes des allemands de Kreator, en voici d’autres, toutes aussi célèbres, les biens nommés canadiens d’Annihilator conduits par le frontman guitariste Jeff Waters. En plus de trente années de carrière, le groupe a su forger son histoire et mobiliser les fans du style à sa cause par le biais d’un thrash metal aussi sombre qu’efficace. Sur For the Demented, leur 16e album, le piège de trop tomber dans la redite est largement évité. Au lieu de rentrer par une oreille et de se faufiler en douce par l’autre, les titres dévastateurs de cette dernière livraison se chargent plutôt de vous happer puis de vous molester de sorte que vous ne les oubliiez pas de sitôt.
10) Alice Cooper : Paranormal
Avec ce dernier opus, le père du shock rock se charge de nous faire remonter le temps en 10 titres à l’intérieur desquels on retrouve une bonne dose de sonorités qui ont fait le succès de sa musique durant les années 70. Le vétéran nous donne ici la preuve qu’il possède de la ressource et maîtrise son affaire sur le bout des doigts. Paranormal est un retour aux sources sincère et cohérent où s’enchaînent les titres concis parfaitement huilés. Il ne fait aucun doute que le disque trouvera sa place chez une large frange des fans du groupe. À l’arrivée, voici donc un bon album du Coop’ qui lui permet de travailler encore un peu plus son statut de légende vivante du hard rock et clôt du même coup notre top 2017 en beauté.
Galerie Photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.