Bilan 2015 : le top 2015 de Loris Hantzis

C’est un sentiment étrange que de prendre plaisir à ne pas être surpris. Les films qui peuplent mon top de l’année 2015, je les attendais de pied ferme.

Je savais que George Miller faisait le bon choix en s’associant à Tom Hardy pour relancer son Mad Max, je savais que David O. Russell livrerait un film sublime sur le terrain du conte féministe et je savais que Terrence Malick pouvait retrouver la Grâce de Tree of Life. Mais c’est un sentiment tout aussi plaisant que de se laisser cueillir par l’inattendu. Qui aurait prédit que Alejandro González Iñárritu questionnerait la place de l’imaginaire dans le monde actuel au rythme d’une batterie furieuse ? Qui aurait prédit que Clint Eastwood aurait tant à offrir sur la guerre en Irak ? Qui aurait prédit que Judd Apatow aurait pu délivrer la comédie romantique new-yorkaise parfaite ? Mais 2015 fût aussi l’année des beaux films imparfaits, mais parfaits dans leurs imperfections. Lost River de Ryan Gosling, ode visuelle bancale mais portée par le travail du génial Benoît Debie, offrant là encore des images inoubliables, Crimson Peak et A la poursuite de demain, œuvres sincères aux contours mal dessinés. Les films perdus de Guy Maddin dans La chambre interdite, la prestation de Tom Hardy dans Legend, la séquence de massacre dans l’église de Kingsman, les jeunes rebelles de Tag de Sono Sion, l’amitié entre la joie et la tristesse de Vice-Versa, les Big Eyes d’Amy Adams chez Tim Burton. Chaque semaine, chaque saison, chaque année porte son lot de surprises à qui veut bien se laisser porter par la pellicule. Des intrigues, des personnages, des mondes dans lesquels se fondre et construire pièce par pièce le puzzle de son propre imaginaire. Le jour même où j’écris ces mots, je parlais du phénomène Star Wars avec deux journalistes, l’une d’elles exprima son avis sur ceux qui étaient prêt à attendre pendant des heures aux portes de la projection du film de J. J. Abrams, s’exclamant : « C’est pathétique, c’est juste un film. ». Non, un film n’est pas « juste un film ». Aucun film n’est juste un film. La passion, qu’importe envers quoi elle est dirigée, devrait être célébrée comme elle se doit. Vive le cinéma, vive l’imaginaire et longue vie à ceux qui pensent qu’aucun film n’est juste qu’un film.

Le top 2015 :
1 Mad Max : Rury Road, de George Miller

2 Joy, de David O. Russell

3 Knight of cups de Terrence Malick

4 Birdman de Alejandro González Iñárritu

5 American Sniper de Clint Eastwood

6 Crazy Amy de Judd Apatow

7 Lost River de Ryan Gosling

8 Mission : Impossible - Rogue Nation de Christopher McQuarrie

9 Vice-Versa de Pete Docter

10 Crimson Peak de Guillermo del Toro

Faire un classement est toujours délicat, parfois, un film nous marque pour quelques minutes, quelques secondes. J’ajouterais donc La chambre interdite de Guy Maddin, le délire façon comic-book Kingsman de Matthew Vaughn, l’approche autobiographique de Tim Burton sur Big Eyes, la prestation over-the-top de Tom Hardy dans Legend, le Virgin Suicides façon manga de Sono Sion Tag, l’étonnant film de Brad Bird À la poursuite de demain, l’insaisissable film des Wachowskis Jupiter : le destin de l’univers dont le véritable bijou, Sense8, est à découvrir sur Netflix ainsi que les surprenants Knock Knock et The Green Inferno de Eli Roth.