Benjamin Biolay revient aux ritmos latinos

Hypertranquille, nouveau single surprenant, donne le ton, l’oisiveté brumeuse, d’un Biolay sous bonne influence pour sa deuxième fournée de titres latins. Le volet 2 d’Hollywood Palermo, concept voulu comme un diptyque, est une parenthèse décontractée dans sa carrière au titre évocateur, Volver.
L’artiste trouve sa muse sous le soleil plombant d’Argentine et d’Italie, évoque Rome sur des airs dansants, métisse les sons, invite Chiara Mastroianni et même Deneuve (Happy Hour).
Lyrique, comme Sur la comète ou Arrivederci aux élans d’une bande-son nanardesque italienne des années 70, enclin à la sensualité et à la verve fine (Pardonnez-moi), cet hymne défoncé à l’amour (oui, Encore Encore !), transcende les genres, du reggae à la chanson à textes, pour convier des sons parfois électro (la chute sombre surprenante de Mala Siempre pendant 15 secondes vertigineuses.).
En binôme avec la bibine qui peut être triste sur Happy Hour, le morceau parisien du projet, ou avoir des effets lourds sur l’inspiration (L’alcool, l’absence), Volver est du pur Biolay, massif dans son déploiement de titres, transcendé par des fulgurances d’écriture où l’auteur volage transgresse et déprime, avec la classe des maestros (le superbe La Mémoire).