Le 31 mars 2018
Nouvelle rencontre au sommet entre les deux artistes qui déchaînent la fébrilité de leurs âmes au nom d’un blues enivrant.



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Pour son 16e opus, Ben Harper collabore à nouveau avec le harmoniciste Charlie Musselwhite, vétéran du blues qui officiait déjà dans les années 60. L’album de rythme et de blues est autant un voyage dans l’Amérique iconique d’un Sud moite et coincé au milieu du siècle dernier, qu’un album d’expérience au présent, où l’on ne se préserve pas de l’émotion qui découle des choix d’instruments, guitare ou harmonica en mode je lâche tout, et de la voix profonde d’Harper.
Les deux hommes pourtant de générations différentes, ont en commun un sens de l’Amérique, un vécu qui imprègne chaque morceau, qui pourrait être autant d’étapes d’une existence au cœur d’une nation noyée dans le bourbon et les exaltations d’un terroir déterminant et déterministe.
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- (C) Dan Monick
De la souffrance, mais pas jusqu’à la désespérance, No Mercy in this land a le rythme plutôt enjoué et ne propose pas le gibet au bout de l’écoute, il swingue même en cours d’extase, avec Movin’On.
Des titres puissants jalonnent ce cheminement musical aux confins du mythe américain : The Bottle wins again titre de crooner avéré, No Mercy in this land, morceau éponyme qui semble être le constat partagé d’une époque politique compliquée où la compassion semble s’être évaporée avec la montée du thermomètres et des inégalités... Et surtout un final en quête de rédemption sur le chemin d’une errance sans fin, Nothing at all plomberait presque tout l’album en sa vingtaine de vers s’il n’était pas aussi fébrile de beauté.
Ben Harper, désormais proche de la 50, sera en concert à Paris à la Cigale les 7, 18 et 20 avril prochain. Il affiche complet.
Sortie le 30 mars 2018
Label : Anti Records