Le 7 janvier 2019
- Scénariste : Sean Murphy>
- Coloriste : Matt Hollingsworth
- Genre : Super héros
- Editeur : Urban Comics
- Famille : Comics
- Date de sortie : 26 octobre 2018
Dans un monde où Batman est allé trop loin, le Joker doit sauver Gotham !
Le Joker, ce maniaque, ce tueur, celui que l’on surnomme le Clown Prince du Crime... si Batman, le Chevalier Noir, sombre du côté obscur, pourquoi le Joker ne pourrait-il pas sortir de sa psychose et devenir le Chevalier Blanc ? C’est ce qui arrive après qu’un traitement inédit a guéri le Joker et le fait redevenir Jack Napier : un nouveau candidat à la mairie de Gotham !
Résumé : Voilà une idée de départ qui suscite la curiosité. Le joker s’est soigné et il veut faire le bien dans Gotham. Pas une énième stratégie pour mettre en place un plan machiavélique, une véritable soif de justice pour cette ville qu’il a (et qui l’a) toujours combattu.
Sean Murphy s’empare de vision sombre de l’homme chauve-souris et emprunte au Dark knight de Franck Miller. Bruce Wayne est un homme torturé et l’application d’une justice expéditive est le remède à sa soif de violence. Lorsqu’Alfred tombe dans le coma, le seul garde-fou le maintenant sur l’étroit chemin de la droiture s’efface et Batman sombre sans retenue dans la sauvagerie. Le joker laissant la place à Jack Napier, Batman perd son ennemi de toujours et par la même occasion sa principale raison d’être.
Avec l’aide de Gordon, Batgirl et Nightwing, le nouveau héros de la ville parvient à convaincre ses congénères du danger des vigilants en collant qui agissent en marge de la loi. Il peut ainsi appliquer son génie à trouver des solutions aux maux qui rongent la ville. En somme, si Gotham est débarrassée de ses figures extra-ordinaires, elle devient une ville normale dont les dysfonctionnements se règlent par la politique.
En s’amusant à remettre en cause la justification d’un personnage comme Batman lorsqu’il est dénué d’antagonistes machiavéliques, le récit interroge l’existence même des super-héros.
Sean Murphy prend le parti d’ancrer son récit dans un contexte contemporain et réaliste. La vision politique et sociale de Gotham City prend totalement le pas sur l’aspect fantastique des aventures "classiques" de Batman. La ville, rongée par les inégalités et le rejet des symboles d’autorité est un concentré à petite échelle de l’Amérique actuelle, remettant en question la légitimité de ses institutions dont Batman est une figure à part entière.
Dans ce contexte, l’auteur créé une version du Joker geek, évidemment déjanté mais surtout totalement obsédé par son pire ennemi, souhaitant attirer son attention coûte que coûte et jalousant sa relation avec Robin. Sa cellule à Arkham, petit musée à l’honneur du héros capé, est l’occasion d’offrir de nombreux clins d’œil aux différentes représentations du personnage depuis sa création. Cette mise en abîme se retrouve au sein même du récit lorsque Jack Napier est rattrapé par une figure malfaisante qu’il a lui même créé. Involontairement, le Joker reproduit le schéma de sa propre création. En voulant faire le bien, en changeant d’identité, tout comme Batman avant lui, il comprend trop tard qu’il est à l’origine d’un mal plus grand que celui qu’il combat.
White knight parvient à mener une passionnante réflexion sur l’essence des super-héros tout en plongeant le lecteur dans une aventure qui bouscule les codes des récits classiques de Batman. Le tout menant à une renaissance du personnage dont l’impérieuse nécessité et la légitimité sont reforgées.
Par ailleurs, l’auteur américain prend manifestement beaucoup de plaisir à dessiner son héros de jeunesse. Les planches sont magnifiques et sa représentation de Gotham est assez incroyable. A noter que Urban Comics a fait les choses en grand avec l’inauguration de la collection DC Black label : la sortie de l’album en deux magnifiques versions dont une en noir et blanc disponible uniquement en France. Sean Murphy a lui-même adoubé la démarche, on en a de la chance !
240 pages - 22.5€
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