Avril mais...
Le 18 janvier 2010
Une fugue creuse au charme passé, sans surprises, qui déçoit malgré le rayonnement de Sophie Quinton.
- Réalisateur : Gérald Hustache-Mathieu
- Acteurs : Nicolas Duvauchelle, Sophie Quinton, Miou-Miou
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français
– Durée : 1h36mn
Une fugue creuse au charme passé, sans surprises, qui déçoit malgré le rayonnement de Sophie Quinton.
L’argument : Avril est une jeune novice élevée dans un couvent. Elle s’apprête à prononcer ses vœux perpétuels, lorsqu’on lui révèle l’existence d’un frère jumeau. Elle part à sa recherche et se retrouve en Camargue pour deux semaines de vacances avec trois garçons.
Notre avis : Avril est le premier long métrage du cinéaste Gérald Hustache-Mathieu, auteur de deux courts très remarqués dans de nombreux festivals, Peau de vache et La chatte andalouse dans lequel Sophie Quinton jouait déjà le rôle d’une religieuse. Nous retrouvons donc l’actrice en novice prête à formuler ses vœux, élevée depuis sa naissance dans une sorte de couvent moyenâgeux dirigé par une mère supérieure acariâtre et autoritaire. Avril parvient tout de même à s’octroyer quelques moments de liberté créative en peignant des fleurs sur des textes saints. La peinture sera d’ailleurs le fil conducteur de l’émancipation progressive du personnage lors de sa découverte du monde extérieur.
Le sujet du film, à savoir la renaissance d’une jeune femme de vingt ans, est, a priori, une mine d’or pour un cinéaste. Pourtant, Hustache-Mathieu choisit de le traiter avec retenue, sans en rajouter quant à la naïveté de son personnage. Par exemple, Avril ne s’extasie pas toutes les cinq secondes devant les choses qu’elle découvre. Elle semble plutôt subir et encaisser les événements sans véritablement réagir. Cette attitude confère une certaine originalité au film mais finit malheureusement par en contaminer le rythme. La vacance d’Avril ne masque pas la vacuité du propos. Les pistes de réflexion entamées au début du film, concernant notamment la foi, le désir et la sexualité, se perdent petit à petit au profit d’une esthétique poétique surannée et creuse. Pire, le recours aux lieux communs, dans les relations entre les personnages, finit par combler le temps jusqu’au final, il faut bien le dire, peu convaincant. Ce manque de subtilité est aggravé par une symbolique des couleurs trop envahissante et donc lassante.
Seule satisfaction de ce coup d’épée dans l’eau, la prestation de Sophie Quinton qui distille sa charmante naïveté avec justesse et nous arrache quelques sourires amusés. Mais son personnage, qui s’effeuille au fur et à mesure du film, à l’image de ses fleurs, aurait mérité plus de profondeur et de densité. Espérons que Gérald Hustache-Mathieu saura éviter ces défauts pour son deuxième essai.
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vincentho 14 mars 2007
Avril - la critique
On est parfois au bord de la mièvrerie, mais le jeu juste des acteurs sauve touours la mise. Un film plutôt agréable à regarder au final.