Paranormal mou
Le 1er décembre 2013
Clint Eastwood donne dans le surnaturel mou. Essai raté.
- Réalisateur : Clint Eastwood
- Acteurs : Cécile de France, Matt Damon, Stéphane Freiss, Bryce Dallas Howard, Marthe Keller, Thierry Neuvic, Tom Beard
- Genre : Drame, Fantastique
- Distributeur : Warner Bros. France
- Durée : 2h08mn
- Date télé : 2 janvier 2017 21:00
- Chaîne : France 3
- Titre original : Hereafter
- Date de sortie : 19 janvier 2011
Résumé : L’histoire de trois personnages hantés par la mort et les interrogations qu’elle soulève. George est un Américain d’origine modeste, affecté d’un "don" de voyance qui pèse sur lui comme une malédiction. Marie, journaliste française, est confrontée à une expérience de mort imminente, et en a été durablement bouleversée. Et quand Marcus, un jeune garçon de Londres, perd l’être qui lui était le plus cher et indispensable, il se met désespérément en quête de réponses à ses interrogations. George, Marie et Marcus sont guidés par le même besoin de savoir, la même quête. Leurs destinées vont finir par se croiser pour tenter de répondre au mystère de l’au-delà.
Critique : Après Invictus, on attendait avec impatience de voir où l’éclectique Clint Eastwood pouvait bien nous conduire. Si sa filmographie est en dents de scie depuis quelques années (le diptyque Mémoires de nos pères/Lettres d’Iwo Jima, pas inoubliables avec le recul), le cinéaste américain a tout de même démontré qu’il était encore capable de très belles choses (le sublime l’Échange ou le film somme Gran Torino). Hélas, Au-delà fait preuve d’une platitude que l’on avait oubliée chez l’auteur de Million Dollar Baby.
Pourtant, les choses commencent bien avec une séquence de catastrophe très impressionnante (une reconstitution du tsunami vue de l’intérieur), et pour le moins inédite dans le cinéma d’Eastwood. Mais l’intensité de ces premières minutes retombe très vite, pour laisser place à une sorte de film choral qui rappelle, en moins bon, le cinéma d’Iñárritu. Fort heureusement, Eastwood conserve son style avec une mise en scène posée et toujours aussi classique. Sur un tel sujet, on ne peut d’ailleurs pas reprocher au réalisateur américain de sombrer dans le mélodrame lacrymal (le film manque plutôt d’émotion), de même qu’il s’en sort parfaitement en traitant du surnaturel de façon rationnelle et scientifique. Le problème, c’est que l’habituelle douceur de sa mise en scène apparaît ici endormie, proche de l’encéphalogramme plat. Normal pour un film qui parle des morts, me direz-vous. Sauf que si Eastwood s’intéresse à la mort, c’est pour mieux en célébrer la vie (le personnage joué par Matt Damon voit son don comme une malédiction).
Mais d’Au-delà, on peine à retrouver la vitalité du réalisateur de Sur la route de Madison. En multipliant les lieux (San Francisco, Paris et Londres), Eastwood semble se perdre en route et le spectateur avec, lequel, au fil du temps, commence à trouver le temps long. Même la direction d’acteurs laisse franchement à désirer. Les passages en français se révèlent incroyablement mauvais, sonnent faux quand ils ne sont pas tout simplement ridicules (mention spéciale à la scène, tirant à boulets rouges sur François Mitterrand, qui semble sortir de nulle part). Finalement, si l’on excepte la séquence d’introduction et une ou deux autres scènes (en particulier celles entre Bryce Dallas Howard et Matt Damon), Au-delà échoue à susciter une réelle empathie pour ces personnages seuls face à la mort et pourtant bien vivants.
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Norman06 20 janvier 2011
Au-delà - la critique
Un début époustouflant et de belles scènes intimistes où l’on retrouve la griffe de Clint. Mais l’insignifiance de Cécile de France (et de son personnage) et une bouillie ésotérique atténuent la force d’un récit qui aurait mieux convenu à Iñárritu ou Haneke. Un Eastwood mineur mais un Eastwood tout de même, qui ne mérite ni les excès de louanges de la politique des auteurs ni la condescendance similaire à celle dont fut victime un Ford en fin de carrière.
Frédéric de Vençay 12 février 2011
Au-delà - la critique
Une moitié réussie, une autre moitié complètement ratée : le nouveau Eastwood est bicéphale, inégal et très décrié. Après un "Invictus" plaisant mais mineur, le vieux maître devient la proie d’une presse française déchaînée : "une statue vacille", comme dirait (bêtement) le personnage joué par Cécile de France. Cependant, même si TOUTE la partie parisienne d’"Au-delà" est à jeter, même si le dénouement du film est affreux, même si Eastwood se plante dans sa représentation de l’après-vie (des flash nauséeux tout droit sortis de "Lovely Bones"), il lui reste un savoir-faire naturel classique, capable d’insuffler une beauté et une mélancolie extrêmement poignante dans les scènes les plus simples (la partie anglaise, la partie Matt Damon). Gardons confiance pour son prochain opus, biopic sur J. Edgar Hoover starring DiCaprio.
delphine dron 26 mars 2011
Au-delà - la critique
Clint Easwood nous invite à un voyage métaphysique, en suivant le parcours de trois personnages.Ceux -ci sont confrontés directement ou indirectement à l’expérience de la mort.Ainsi, le premier personage est Marie, française, la trentaine, présentatrice star de la télévision,survivante d’une catastrophe naturelle.Cette expérience va changer sa vie totalement.Le deuxième personnage, George, américain, la trentaine, rentre en contact avec des personnes décédés, ce qui détruit sa vie.Le troisiéme personnage est Marcus, un enfant anglais, qui perd dans un accident brutal son jumeau, ce qui le méne vers une quête desespérée.
Le théme de la mort est exploré par le biais de ces trois protagonistes.La mort concerne tout être humain,quelque soit son âge, son sexe, sa nationalité.Voici la pierre angulaire du film...Le réalisateur nous démontre que notre civilisation a fait de la mort une totale abstration, comme si nos vies étaient éternelles.Le livre que Marie a écrit sur cette expérience, a beaucoup de mal à trouver un éditeur.On préfére lui financer une biographie sulfureuse sur François Mitterand.Le fait d’évoquer ce personnage politique n’est pas anodin, et hors contexte.Cette séquence vise à montrer que la société contemporaine préfére se concentrer sur des questions d’ordre polémiques, sociales, et politiques ; plutôt que de se poser des questions d’ordre pratique, sur une ralité commune à tous, à savoir:la mort.
L’analyse de Clint Easwood n’est pas larmoyante.Elle n’est pas empreint de religion ni d’un quelconque mysticisme. C’est une réflexion sereine et optimiste d’un homme d’âge mûr, qui semble nous murmurer, comme un conseil éclairé ;"Carpediem".