Le 28 mai 2003
Un premier roman qui parle de mal-être et du pouvoir des mots.
L’adolescent est une espèce menacée. Fabrice Vigne en fait un premier roman qui parle de mal-être et du pouvoir des mots.
Premier roman de Fabrice Vigne, TS aborde le thème mille fois traité de l’adolescence et ce qui l’entoure : le mal d’être et le mal à être, le refus et le rejet, l’individu et la collectivité. Mais l’adolescent de Vigne, lui, n’appartient, par choix, à aucun groupe, ne s’identifie à rien ni personne et pour cela, déjà, se marginalise. TS, c’est l’histoire de ce jeune homme qui, au début de l’adolescence, prend le parti de s’exclure, préférant, à la vie sociale, la solitude à la fois rassurante et angoissante... car les choix révèlent aussi les peurs.
Le roman se veut le journal d’une thérapie, thérapie qui ne peut faire autrement, pour ce jeune homme qui choisit le silence, que passer par l’écrit. À la parole, irréfléchie et bavarde, criarde et violente, le narrateur opposera la justesse et la précision des mots méticuleusement choisis, pesés et soupesés avant d’être posés sur le papier. Fidèle aux règles du genre, l’auteur nous offre le parcours intérieur d’une pensée, avec ses retours en arrière, ses remises en question, ses confidences.
Réflexion sur l’adolescence et ses doutes certes, mais aussi, surtout, sur le rapport de l’homme au langage. Les réflexions du jeune héros sur le sens des mots et son incapacité à dire le monde, sur l’expression de soi et la communication, amèneront ce dernier, au fil des pages écrites, à se réconcilier avec la parole et l’agir.
Fabrice Vigne, TS, L’Ampoule, 2003, 178 pages, 16,15 €
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