Musique
Le 28 mai 2002
La surprise tant attendue n’est pas au rendez-vous.
- Artiste : Moby
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Il y a quelques années, lorsque Moby sortait un nouvel album, il ne faisait l’objet que d’une anecdotique brève. Depuis Play et ses 10 millions d’exemplaires, c’est une star. Sa dernière livraison, 18, le conduit à faire la une de la majorité de la presse internationale. Étrange conte de fée, qui met le compositeur-arrangeur new-yorkais dans une situation assez inconfortable, prouver que Play n’est pas l’album de sa vie.
Moby est de retour et, au vu de la pochette de 18, est content. Mais est-il réellement parti. Depuis 3 ans, son album Play est la référence médiatique incontournable. La quasi-totalité de l’album a été utilisée par la publicité et le cinéma, et les désormais célèbres Porcelain et Natural Blues sont devenus tellement classiques qu’ils se sont faits plagier à tout bout de "chant". Moby avait donc un sacré défi à relever, écrire un successeur à Play. Mais 18, ne se montre pas à la hauteur de nos espérances et se pose plutôt comme une suite. Si l’on pousse l’idée un peu plus loin, ces deux albums pourraient n’en former qu’un seul de 35 morceaux (commercialement douteux).
Pourtant, tout commence bien. We are all made of stars, premier morceau de l’album, semble annoncer une nouvelle direction musicale, très proche d’un Bowie des années 70 remis au goût du jour par la fée électronique. C’est alors avec plein d’espoir que l’on écoute la suite. Et là, soit vous êtes nostalgique de son album précédent et 18 vous comblera, soit vous attendiez un nouveau sursaut de génie et vous serez fatalement déçu.
18 est loin d’être un mauvais album. Les qualités de metteur en son de Moby sont toujours là (Sunday (the day before my birthday) - In this world), on y entend Angie Stone sur un joli clin d’œil à la soul et Sinead O’Connor tout en nuance. Moby lui-même chante. Humain et fragile dans un univers de machines martiales, autoritaires. Cette fois, il n’est pas uniquement allé chercher ses voix dans le cimetière de la musique soul des années 30. C’est peut-être là le seul grand intérêt de cet album. Car, musicalement, l’aventure n’est que de courte durée. L’ambiance générale de Play est retrouvée avec ses sons planants et ses grandes envolées lyriques. Pire, une partie des samples sont réutilisés. C’est ce manque d’innovation et de recherche de sonorité qui marque le plus et qui déçoit. La surprise tant attendue n’est pas au rendez-vous.
L’écoute de 18 se révèle finalement assez fastidieuse, voire lassante. En 1999, avec Play, Moby livrait un album ultime. Aujourd’hui, 18 déçoit. Attendons demain...
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