Nuits d’enfer
Le 10 novembre 2004
Un premier roman trop marketing pour être honnête.


- Auteur : Simon Liberati
- Editeur : Flammarion
- Genre : Roman & fiction

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De L’Elysée-Matignon à Ibiza, deux adolescents se perdent dans les coursives nauséabondes des fêtes trash.
Le sexe y est aussi triste que chez Houellebecq, les vieilles folles aussi obsédées que les amateurs de tartines d’urine de Guy Hocquenghem et le tout est saupoudré de paillettes blanches des noctambules surcocaïnés des années 80 qui brillaient de tout leur lustre sous la plume de Jean-Jacques Schuhl. Autant dire que ce melting-pot d’influences très en vogue a permis au premier roman de Simon Liberati, Anthologie des apparitions, de faire l’objet de retombées médiatiques hors pair au cours de cette dernière rentrée littéraire. Mais une fois dépouillé de ses oripeaux modeux, la lecture de ce premier roman nous laisse un arrière-goût de déjà lu un peu ennuyé en dépit d’une écriture de qualité.
Claude Boudin, RMiste et gigolo déplumé sur le retour, se remémore son adolescence. Alors gueule d’ange, il se faufilait dans les aréopages de night-clubbers désenchantés et de millionnaires obsédés en compagnie de sa petite sœur Marina dont il monnayait au passage les faveurs au premier porteur de billets venu. Du palace parisien aux cinq étoiles d’Ibiza, le minet et la lolita se perdent, indifférents à leur naufrage, dans le tumulte partouzard. Quelques fantômes passent dans la brume d’une époque révolue et laissent dans leur sillage un parfum d’amertume qui se mêle aux odeurs d’égouts. Mais les relents de cloaque ne suffisent même pas à réveiller la curiosité morbide pour le trash qui sommeille en tout un chacun. Seules quelques belles expressions retiennent l’attention et nous font d’autant plus regretter la tentation trop marketing qui a motivé la plume de Liberati.
Simon Liberati, Anthologie des apparitions, Flammarion, 2004, 220 pages, 17 €