Cinéaste de l’ambiguité et du secret, Anne Fontaine se dessine une cinématographie complexe et délicate, dans laquelle les acteurs sont subtilement mis en scène.
Après une brève carrière de comédienne dans les années 80 (elle joue dans P.R.O.F. et Si ma gueule vous plaît), Anne Fontaine s’essaye à la réalisation avec Les histoires d’amour finissent mal... en général (1992) qui se voit attribuer le prix Jean-Vigo en 1993. Mais c’est avec Nettoyage à sec en 1997 qu’elle accède à une certaine visibilité auprès du public et de la profession. Dans ce film troublant qui voit l’irruption d’un jeune homme (Stanislas Merhar, César du meilleur espoir) dans la vie tranquille d’un couple de commerçants, Anne Fontaine s’intéresse au triangle amoureux et aux mystères du couple.
Cinéaste exigeante, Anne Fontaine dirige ses comédiens de façon concrète et obsessionnelle, mais en contre-partie elle leur offre des rôles magnifiques, tel celui tenu par Michel Bouquet dans Comment j’ai tué mon père en 2001, qui lui vaut le César du meilleur acteur, après une longue absence cinématographique. Elle sait également leur être fidèle, car en dépit d’une courte filmographie, elle a déjà tourné deux fois avec Charles Berling et Fanny Ardant.
Dans Nathalie..., elle réunit une fois encore un incomparable trio d’acteurs au sommet de leur talent : Emmanuelle Béart, Fanny Ardant et Gérard Depardieu. Avec Entre ses mains, elle remet ses obsessions sur le tapis et offre à Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde des rôles magnifiques.
En 2006, Anne fontaine semble avoir tourné la page en se dirigeant vers un cinéma plus frivole avec Nouvelle chance.
Filmographie
– Les histoires d’amour finissent mal en général (1992)
– Nettoyage à sec (1997)
– Augustin, roi du kung-fu (1998)
– Comment j’ai tué mon père (2000)
– Nathalie... (2003)
– Entre ses mains (2005)
– Nouvelle chance (2006)
– La fille de Monaco (2008)
