Angel milk

On les avait laissés en 2001 après un premier album particulièrement remarqué. Genetic world, parfait mélange de rythmiques électros sophistiquées et de mélodies pop douces-amères, permettait à Telepopmusik de couler les fondations d’un groupe hors du commun. Un combo tricéphale, maîtrisant l’instrumentation et la production, qui invite des voix et des instrumentistes naviguant dans des mondes parallèles. Armés de leur originalité musicale et de leur fougue scénique, les Telepop n’ont pas tardé à se faire remarquer au quatre coins de la planète. Il ne restait plus qu’à confirmer tout le bien que l’on pensait d’eux.

Chose faite. Angel milk vous retourne dès la première écoute. Les quinze morceaux sont comme quinze pierres précieuses dans autant d’écrins luxueux et confortables. Les featurings sont répartis harmonieusement entre Angela McCluskey, Mau (déjà présent sur le premier album) et laissent une place de choix à la nouvelle venue Deborah Anderson, qui arrive de l’écurie Mo’Wax/Dj Shadow. Trois voix singulières et magnifiques. Le timbre d’Angela McCluskey (sublime sur Brighton beach, véritable épicentre de l’album), tout droit sorti d’une comédie musicale des années 40, vient rencontrer les doux reliefs de la voix de Deborah Anderson. Et Mau vient poser son flow groovy en diable.

Second point fort de cet album : sa production. Depuis l’avènement de la musique électronique, les bricolages les plus improbables ont été essayés. Les Telepop atteignent ici des sommets. Aucune seconde de l’enregistrement n’a été laissée au hasard. Cet empilage permanent de textures et bruits en tous genres suscite immédiatement chez tout passionné de musique un émerveillement sans faille. Nos synapses sont constamment stimulées. Angel milk fait partie des ces albums à mettre le plus vite possible entre toutes les mains. Un objet rare et surprenant, mais avant tout un recueil de musique populaire d’une qualité inestimable.