An Pierlé & White velvet

Il faut parler ici de séduction. Parce qu’une artiste est avant tout ce qu’elle produit, sa musique en l’occurrence. Mais aussi parce qu’une artiste est un personnage. On aime la musique d’An Pierlé. On est sous le charme d’An Pierlé.

Parlons musique d’abord, puisque c’est de cela qu’il est question. White velvet, du nom du groupe de Koen Gisen, le compagnon et guitariste de la Belge, est un troisième album digne en tout point de ses prédécesseurs, Mud stories et Helium sunset. Le premier était une leçon de sobriété au piano et voix, qui colla à Pierlé l’étiquette de "Kate Bush belge." Le second, instrumentalisé, électronique, donnait une belle leçon de mélodie, entre ballades pluvieuses et puissance pop. White velvet, tout en traçant des ponts avec Helium sunset, va plus loin encore dans la construction, un véritable orchestre faisant son apparition. Pierlé y explore toutes les facettes de sa voix tour à tour grave, joueuse ou aérienne dans les aigus. Plus électrique, plus pop sans doute, White velvet est aussi la preuve définitive de la capacité d’An Pierlé à composer des "tubes" en puissance tel le magnifique Tenderness.
Parlons enfin du personnage. Brindille blonde, d’une pêche unique sur scène, sans jamais perdre sa fragilité sensuelle, An Pierlé est une vraie perle "live". Assise sur un gros ballon gonflable - son mojo à elle -, elle séduit aux premiers accords. En tournée au printemps, elle repassera sans doute par là cet été, ou l’automne prochain. Un conseil, fonçez-y.