Alamera

Du rock français très inspiré, peut-être trop par certains aspects, et intéressant : considérons Alamera comme une première pierre.

Après trois EP, Frank Travert, Steve Travert et Kevin Pierre Emile, les membres d’Un homme et une femme project, sortent leur premier album : Alamera. Le nom du groupe nous évoque tout de suite l’arrivée de Jean-Louis Trintignant dans un petit coupé sport sur une plage désertique sur l’air ô combien connu de Francis Lai interprété par Nicole Croisille. Mais à Alamera point de « chabadada chabadada... » tout gentil, mais des guitares saturées, des paroles énervées ("et collé tout contre les vitrines tu m’aurais offert ton cul et tes jambes longues et fines"), une envie d’en découdre dans des histoires d’amour qui ne se terminent pas très bien.
Frank Travert a le chant découpé et intimiste peut-être un peu trop inspiré par Dominique A époque Auguri. Mon seul amour est à ce titre éloquent car, en plus du chant, la musique semble fortement dictée par les compositions du jeune Nantais. Cela étant, l’album s’éloigne de la chanson par une consonance résolument rock. À l’écoute de Le tour de l’île et surtout Alamera, on se dit que les disques de Diabologum, Sonic Youth ou My Bloody Valentine ont dû tourner sur les platines. Les breaks offrent la part belle aux plaintes des guitares mises en avant par un son robuste et clair, les refrains sont entraînants (10 jours en mai pourrait bien devenir un tube du Mouv’ ou de Oui FM), mais il leur manque, pour emporter notre enthousiasme, une hargne plus manifeste et un son plus salé, moins cinématographique peut-être...