Au nom du père
Le 29 décembre 2006
En l’absence d’un père, la difficile entrée dans le monde des adultes.
- Réalisateur : Mahamat-Saleh Haroun
- Genre : Comédie dramatique
- Nationalité : Français, Tchadien
- Editeur vidéo : MK2 Video
- Festival : Festival de Cannes 2002
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– Durée : 1h21mn
Après Bye-Bye Africa remarqué en 1999 à la Mostra de Venise, le cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun nous propose avec Abouna (notre père) un film intimiste tout en introspection. A travers les errances de deux jeunes frères confrontés à l’absence de leur père, l’auteur évoque la difficile entrée dans le monde des adultes.
Tahir (15 ans) et Amine (8 ans) voient leur univers s’écrouler après la disparition soudaine de leur père. Il devait pourtant arbitrer ce même jour un match de football opposant les enfants du quartier. Leur mère, dépassée, ne donne aucune explication. Afin de percer ce mystère, ils parcourent la ville à la recherche de l’absent. Un soir au cinéma, il leur semble reconnaître leur père à l’écran. Ils décident de voler les bobines pour s’en assurer. Ce larcin vite découvert les conduit dans une école coranique. La dureté du traitement les mènera vers des chemins divergents : Amine, asthmatique, meurt suite à la perte de son inhalateur. Tahir découvre l’amour.
Chaque jour, au Tchad des avis de recherche sont diffusés à la radio par des femmes abandonnées par leur mari. Partant d’un fait de société, Mahamat-Saleh Haroun réalise un conte initiatique universel.
Il s’intéresse à l’enfance et plus particulièrement au parcours qui mènera l’adolescent vers les responsabilités du monde adulte. Mais face à la démission parentale, le devoir de transmission des aînés n’aura pas lieu. L’enfant devra se construire seul. Le père entrevu au cinéma représente l’image paternelle rêvée. Sur les écrans les désirs sont projetés sans que cela soit accompagné d’un questionnement sur la réalité. Le monde qui défile, loin d’être structurant, éloigne du quotidien. Tahir et Amine sont tiraillés entre une réalité frustrante et une idéalisation écrasante de l’absence. Ils subissent les défaillances d’adultes prônant des valeurs qu’ils pervertissent.
Il s’agit là d’un parcours initiatique. Tahir et Amine, l’enfant et l’adolescent, ne seraient-ils pas les deux facettes d’un même personnage ? Tahir, contraint d’étouffer l’enfant qui est en lui pour entrer brutalement dans l’âge adulte, sortira grandi de cette expérience. L’amour comblera ses carences affectives. Il aura compris que les mots ont un pouvoir destructeur placés dans des bouches irresponsables.
Mahamat-Saleh Haroun par sa mise en scène intègre l’individu à un univers dont la beauté et l’aridité évoquent un monde onirique. Couleurs pastel, images magnifiques et musique superbe font d’Abouna un songe introspectif sur les chemins de la vie.
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