Soul
Le 8 octobre 2002
Yellow daffodils pêche par un manque certain d’originalité mais révèle une voix étonnante.
- Artiste : Malia
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Extraite de l’anonymat par un certain André Manoukian (producteur notamment de Liane Foly), Malia sort un premier album empruntant ses bases rythmiques au jazz des années 40 et ses sonorités au Big Band. Né d’un projet ambitieux, Yellow Daffodils pêche par un manque certain d’originalité mais révèle une voix étonnante.
Mère africaine, père anglais, née au Malawi (Etat africain coincé entre la Tanzanie et le Mozambique), Malia aura une vie chamarrée de noir et blanc. Pour des raisons politiques, elle débarque avec sa famille à Londres à la fin des années 80. Choc culturel évident, cette nouvelle vie amène la jeune fille à se réfugier dans la musique et le jazz d’une certaine Billy Holiday. Self-made woman, elle compose, trouve un pianiste pour l’accompagner, joue dans les bars et, à force d’opiniâtreté, rencontre André Manoukian, puissant producteur de la scène hexagonale.
Manoukian devient très vite le Pygmalion de la chanteuse. La collaboration aboutit rapidement à un premier album, Yellow Daffodils. Dans ses compostions, Malia met toute son âme. Les références sautent aux oreilles. Sérieusement ancrés dans l’esprit des années 40 et du cool jazz, les morceaux bénéficient d’arrangements sophistiqués donnant une tonalité soul-R&B à l’ensemble. C’est peut-être là le défaut majeur de ce disque. Le manque d’originalité de la production gâche l’atout numéro un de Malia : sa voix.
Sur Yellow daffodils, ouverture de l’album, la trompette d’Erik Truffaz (pâle copie du maître Miles Davis) donne le ton. Ambiance cosy et feutrée, détente de l’auditeur. Problème majeur, la suite ne décolle pas. Les morceaux ont une âme, c’est certain, mais il manque la surprise. Il faut attendre Solitude, le duo "numérique" avec Billy Holiday, pour voir renaître nos émotions. Suivent Big Brown Eyes et Moon Glows, écrits dans une pure tradition de jazz vocal et nettement plus envoûtants.
Si Yellow daffodils est un album assez déséquilibré, il fait cependant découvrir une artiste de talent et une voix soul moderne qui pourrait donner le contrepoint à Ms. Dynamite. Vu son potentiel, on ne peut que souhaiter à Malia qu’elle se détache de ce son ampoulé et de ces compositions jazz sans grande envergure... Une rencontre avec le collectif The Cinematic Orchestra pourrait donner une nouvelle dimension à sa superbe voix.
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