Le 2 décembre 2020
La longue marche lyrique et réaliste à travers New York et Los Angeles dans les années 1950, par un vétéran de la Seconde Guerre mondiale.
- Auteur : Robin Robertson
- Editeur : Editions de l’Olivier
- Genre : Roman
- Nationalité : Anglaise
- Traducteur : Josée Kamoun
- Date de sortie : 20 août 2020
L'a lu
Veut le lire
Résumé : "Il marche, Walker. C’est son nom et sa nature". Cet ancien combattant espère recommencer sa vie aux États-Unis après les atrocités vécues dans une Europe en guerre. Mais entre le mythe et la réalité, Walker se perd dans le labyrinthe de ses souvenirs traumatiques alors que le pays se construit sur l’argent et l’oubli.
Critique : Le premier roman du poète écossais Robin Robertson a été très remarqué. Son héros éponyme est de retour d’Europe après avoir participé au débarquement allié et combattu les nazis. Mais lorsqu’en 1946, il s’installe à New York, il est loin d’être reçu en héros. Un emploi sur les docks, une chambre meublée, des nuits à déambuler ; accompagné de ses fantômes, Walker est un arpenteur des rues, un spectateur du quotidien. Ses passions sont le jazz, le polar, et par-dessus tout le cinéma noir.
Las de la mégalopole, il rejoint l’ouest et Los Angeles, une ville en pleine transformation. Les habitations, les rues et les parcs sont détruits au profit de larges avenues facilitant la circulation des voitures. Avec les gravats, les sans-abris sont rejetés dans les marges, alignés sur les trottoirs, alcoolisés, malades et sans espoir. Là, Walker rencontre Billy Idaho, un ancien combattant comme lui, son guide dans cette cité en mutation où il est engagé comme chroniqueur de faits divers par un journal local. Il décide alors d’écrire sur les sinistrés de la politique urbaine dont beaucoup de vétérans sont victimes, et que la société paralysée par le maccarthysme a abandonnés.
Bientôt la marche de Walker, atteint de stress post-traumatique, vire au calvaire. Bars louches, violence, misère, pègre à tous les étages et imprécations à tous les carrefours, la ville en ruines ressemble à un champ de bataille sur lequel se bâtissent de nouvelles mythologies, où les engins de démolition rappellent les panzers. Moitié en vers, moitié en prose, scansion du pas d’un héros d’un autre temps, cette odyssée puissante et magnétique rappelle Baudelaire : « la forme d’une ville / Change plus vite, hélas, que le cœur d’un mortel », et nous étreint par la grâce de ses personnages blessés au vif, privés de leur histoire et de leur humanité.
256 pages - 23 €
La chronique vous a plu ? Achetez l'œuvre chez nos partenaires !
Galerie photos
Votre avis
Pour participer à ce forum, vous devez vous enregistrer au préalable. Merci d’indiquer ci-dessous l’identifiant personnel qui vous a été fourni. Si vous n’êtes pas enregistré, vous devez vous inscrire.
aVoir-aLire.com, dont le contenu est produit bénévolement par une association culturelle à but non lucratif, respecte les droits d’auteur et s’est toujours engagé à être rigoureux sur ce point, dans le respect du travail des artistes que nous cherchons à valoriser. Les photos sont utilisées à des fins illustratives et non dans un but d’exploitation commerciale. Après plusieurs décennies d’existence, des dizaines de milliers d’articles, et une évolution de notre équipe de rédacteurs, mais aussi des droits sur certains clichés repris sur notre plateforme, nous comptons sur la bienveillance et vigilance de chaque lecteur - anonyme, distributeur, attaché de presse, artiste, photographe. Ayez la gentillesse de contacter Frédéric Michel, rédacteur en chef, si certaines photographies ne sont pas ou ne sont plus utilisables, si les crédits doivent être modifiés ou ajoutés. Nous nous engageons à retirer toutes photos litigieuses. Merci pour votre compréhension.