Le 25 janvier 2020
Le Mucem présente jusqu’au début du printemps une exposition d’œuvres d’art sur le thème du voyage. Elle est accompagnée d’un catalogue imaginatif pour expliquer sa composition poétique choisie par les curateurs : Christine Poullain et Pierre-Nicolas Bounakoff.
- Auteurs : Christine Poullain, Pierre-Nicolas Bounakoff
- Editeur : Hazan
- Salle d'exposition / Musée : Le Mucem
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Résumé : {Quelles qu’en soient les raisons, le désir d’évasion ou de découverte, la fuite, l’errance ou l’exil, le voyage a toujours été pour les artistes source d’inspiration, d’influences et d’échanges. L’exposition abordera tous les thèmes relatifs au voyage, destiné à des fins artistiques ou imposé par l’histoire et ses bouleversements, de la fin du XIXe siècle à nos jours. Aujourd’hui, avec la porosité des frontières, les migrations et les bouleversements du monde, le voyage est devenu une question centrale dans le geste artistique. Artistes exposés : César, Marcel Duchamp, Paul Gauguin, Vassily Kandinsky, Paul Klee, Henri Matisse, Martin Parr, Barthélémy Toguo, Zineb Zedira… Début du XXe siècle : Matisse a traversé le Pacifique. Klee, Kandinsky ou Marquet arpentent les rues de Tunis et le port d’Alger… En voyage, ce qui se joue alors pour ces artistes se trouve dans les aplats de couleur, les lignes et la lumière : les voies de l’abstraction se profilent. La modernité est en train de s’inventer. Au gré d’autres déplacements parfois dictés par l’histoire, le siècle verra évoluer cette modernité. En exil, Masson ou Brauner fuient l’Europe meurtrie par la Seconde Guerre mondiale : que se passe-t-il lorsque les surréalistes rencontrent les expressionnistes abstraits américains ? Quand Duchamp met son oeuvre « en valise » ? Et quand, dans le sillage des beatniks, César, Warhol ou Baquié questionnent la route et les moyens de transport eux-mêmes, tandis que le voyage comme loisir, le territoire comme objet de consommation, de spéculation deviennent sujets d’observations implacables, sous l’oeil de Martin Parr, de Camille Henrot ou d’Andreas Gursky ? Nous n’avons pas fini de voir les frontières brûler, les peuples migrer. Aujourd’hui plus que jamais, le geste artistique épouse et interroge les mouvements migratoires et fait sienne la posture d’exilé.}
Notre critique : Ca n’est plus Joachim du Bellay et son célèbre vers qui vantait l’heureux voyage d’Ulysse, mais la poétesse moderne Desireless qui titre l’exposition du refrain de sa célèbre chanson : voyage, voyages. A chaque époque, sa culture, ses références, ses clins d’œil opportuns. Bref...En usant de ce gimmick devenu populaire, l’institution s’appuie sur la célèbre ligne mélodique pour attirer le public des quinquas à son exposition, comme les sirènes attiraient de leurs chants, l’équipage d’Ulysse.
La facture du catalogue est de qualité, comme toujours pour cet éditeur. La couleur orange vive de sa couverture s’inspire de celles de l’œuvre de Mona Hatoum, Hot Spot qui illustre l’exposition. Des textes de Baudelaire, en grands lettrages, tapissent les revers des couvertures. Tout a été fortement pensé pour amener à la lecture, même des plus distraits...C’est probablement Jeanne Mas qui a décidé des couleurs des têtes de chapitres difficilement lisibles, en rouge et noir ! Les textes décalés sur les bords de page ont définitivement un goût années 70-80 qui ravira ceux qui ne les ont pas connues.
Sur le fond, Sylvain Venayre est l’auteur d’un bel et inventif prologue qui donne le ton et nous invite au voyage à travers les œuvres. Son style posé et construit est une heureuse adresse à un public non-initié aux complexités de l’art contemporain. Un guide de voyage en quelque sorte. Le catalogue est ensuite simplement composé de deux parties, entre une suite de thématiques rédigées par les curateurs et leurs invités et les photographies ou reproductions commentées des œuvres présentées. Les articles thématiques sont bien écrits, intéressants et d’un format assez court, pour ne pas lasser les consommateurs d’informations sans patience, que nous sommes devenus. On pourra ainsi se souvenir des séquences marquantes de la visite du Mucem et réfléchir à ce que voyager a été jusqu’à nos jours et ce qu’il signifiera au XXIème siècle dans les bouleversements qui s’annoncent.
A voir, puis à lire avec plaisir !
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