Le grand-père et le petit fils habitent ensemble. Ils sont parvenus au bout de l’aventure qui les unit. Gramp doit partir dans une résidence pour personnes âgées et du même coup abandonner la ferme dans laquelle il a toujours vécu. Harold a terminé ses études et projette de se rendre aux Etats-Unis pour y effectuer un stage. Il a en effet retrouvé par hasard le frère de son grand-père qui accepte de l’accueillir là-bas. Pourtant, le jeune homme commence à se poser un tas de questions. Pourquoi Gramp ne lui a-t-il jamais parlé de ce frère ? Quels secrets familiaux sont secrètement gardés depuis un demi-siècle ?

C’est le thème des racines qui est décliné dans ce roman. Racines familiales et filiales d’un côté, racines de la terre de l’autre. A travers deux générations, l’auteur montre à quel point l’attachement à ces racines est vital et puissant. Le vieux aime sa terre, le jeune souhaite consolider les liens familiaux. Roman de la nostalgie du temps qui passe, des erreurs impardonnables et des regrets, ce petit ouvrage est teinté d’une tristesse redoutable. C’est un univers et un mode de vie appelés à disparaître qui sont décrits, le quotidien de la ruralité confronté à la marche inexorable du progrès. C’est aussi un ouvrage sur le pardon, qui nous dévoile l’implacable travail du temps quand il est question d’oublier. Ouvrage bourré de nostalgie mais également porteur d’espoir. Car il y aura toujours une génération pour reprendre le flambeau et gommer les vieilles rancunes...

Marie-Sophie Vermot, Voilà pourquoi les vieillards sourient, Ed. du Rouergue, 2003, 139 pages, 8 euros
A partir de 12 ans