Le 14 mai 2024
Pendant la Seconde Guerre mondiale, un timide professeur se trouve impliqué dans la Résistance. Jean Renoir, émigré aux États-Unis, se fourvoie dans ce film de propagande, malgré les excellentes interprétations de Charles Laughton et George Sanders.


- Réalisateur : Jean Renoir
- Acteurs : Charles Laughton, Walter Slezak, George Sanders, Kent Smith, Nancy Gates, Maureen O’Hara, George Coulouris, Philip Merivale, Una O’Connor
- Genre : Film de guerre, Noir et blanc
- Nationalité : Américain
- Durée : 1h43mn
- Titre original : This Land Is Mine
- Date de sortie : 10 juillet 1946

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– Année de production : 1943
Résumé : Dans un pays d’Europe occupé par les nazis, le timide professeur Albert Lory (Charles Laughton) vit toujours avec sa mère (Una O’Connor) qui le domine. Il ne se fait pas respecter de ses élèves, et n’ose pas se déclarer auprès de Louise sa collègue (Maureen O’Hara).
Critique : Après un premier film américain d’aventures classique L’étang tragique (Swamp Water 1941), Jean Renoir, comme plusieurs de ses collègues ayant fui le nazisme, tels Fritz Lang et Alfred Hitchcock, accepte une commande pour un film de propagande. Le résultat est malheureusement beaucoup moins convaincant.
Étonnamment, le lieu de l’action n’est pas clairement identifié alors qu’il semble évident qu’elle se déroule en France. Dans des décors, qui souvent trahissent leur origine de carton-pâte, le récit particulièrement manichéen partage les rôles entre quelques fiers résistants aussi caricaturaux que les nazis paraissent peu inquiétants avec des airs de méchants d’opérette. Malgré tout, on apprécie les personnages particulièrement bien dessinés que sont Albert Lory, campé par un convaincant Charles Laughton, tout à la fois ridicule et pathétique, qui saura oublier sa peur pour se montrer héroïque ; et Georges Lambert, interprété par un George Sanders toujours aussi inspiré, dans la peau d’un chef d’entreprise collabo, assailli par ses états d’âme. Et dommage que Maureen O’Hara, si juste d’habitude, soit autant sous-utilisée.
Si l’on accepte les grosses ficelles de l’exercice et le cours pompeux sur la résistance et la liberté, le film recèle quelques séquences réussies comme celle, comique où Charles Laughton s’oblige à fumer pour se donner une contenance, ou celle dramatique quand il improvise un discours devant le tribunal.
Jean Renoir, modèle de cinéaste en France, auteurs de plusieurs chefs-d’œuvre, s’est un peu fourvoyé dans l’exercice de propagande à l’américaine qui visiblement n’était pas fait pour lui.
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