Le 10 août 2022
Un célèbre psychanalyste décide tout à coup de modifier radicalement son testament. Jean Renoir transpose un peu lourdement et sans le citer le roman "L’Étrange cas du docteur Jekyll et de M. Hyde". La composition de Jean-Louis Barrault est tout à fait étonnante.


- Réalisateur : Jean Renoir
- Acteurs : Gaston Modot, Michel Vitold, Jean-Louis Barrault, Jaque-Catelain, Jean Topart, Teddy Bilis , Micheline Gary , Jacques Ciron, Jean Bertho
- Genre : Épouvante-horreur, Téléfilm, Noir et blanc, Drame fantastique
- Nationalité : Français
- Distributeur : Pathé Consortium Cinéma
- Durée : 1h35mn
- Date de sortie : 16 novembre 1961

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– Année de production : 1959
Résumé : Dans un studio de télévision, on s’affaire pour l’émission en direct qui va commencer. Le cinéaste Jean Renoir s’installe au micro et raconte l’histoire de son nouveau film : "Le testament du docteur Cordelier".
Critique : Jean Renoir présentant lui-même son nouveau long métrage à la télévision, c’est un savoureux clin d’œil pour une œuvre qui, dans la réalité, fût présentée simultanément au cinéma et sur le petit écran. C’était à l’époque une première expérience, qui provoqua pourtant deux ans de querelles avant de se concrétiser !
Le docteur Cordelier (Jean-Louis Barrault), un célèbre psychanalyste, se rend chez son notaire et ami Maître Joly (Teddy Bilis) pour modifier son testament, afin de tout léguer à un inconnu appelé Opale.
Or, quelque temps après, le notaire, qui doutait déjà de cette décision aussi étonnante qu’inattendue, est témoin de l’agression d’une jeune femme dans la rue par un homme dont l’allure est pour le moins effrayante. Le notaire va discrètement enquêter et découvrir que l’homme n’est autre que le mystérieux Opale.
Très vite, on va comprendre que Cordelier et Opale ne font qu’un. Le docteur Cordelier, qui s’enferme chaque jour dans le laboratoire qui jouxte sa propriété, par ses recherches, a fini par découvrir une préparation liquide qui lui permet de se transformer. De praticien digne et courtois, il devient très laid, violent et totalement désinhibé.
Le long métrage, qui rappelle les feuilletons de la période du muet, un hommage qui paraît un peu hors du temps, est clairement une déclinaison de l’histoire du Dr Jeckyll et M. Hyde. Le métrage, par des excès de jeu trop théâtral et de nombreuses invraisemblances, rend parfois le film à la limite du ridicule.
Les moments les plus étonnants et réussis sont ceux où Jean-Louis Barrault, transformé en Opale, déambule dans les rues, tout en contorsions et mimiques effrayantes.
Même si ce film n’est pas totalement raté, il est bien loin de rivaliser avec les grandes œuvres passées du réalisateur, mais reste néanmoins une curiosité de cinéma.
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