Ainsi va la vie
Le 29 septembre 2020
Une parabole angoissante de l’existence humaine. Claustrophobes s’abstenir !
- Réalisateur : Lorcan Finnegan
- Acteurs : Jesse Eisenberg, Imogen Poots, Eanna Hardwicke
- Genre : Science-fiction, Thriller
- Nationalité : Irlandais, Danois, Belge
- Distributeur : The Jokers, Les Bookmakers
- Durée : 1h37mn
- Date télé : 2 mai 2022 20:40
- Chaîne : OCS Choc
- Reprise: 22 juin 2020
- Date de sortie : 11 mars 2020
- Festival : Festival de Cannes 2019, Semaine de la Critique 2019
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Résumé : A la recherche de leur première maison, un jeune couple effectue une visite en compagnie d’un mystérieux agent immobilier et se retrouve pris au piège dans un étrange lotissement.
Critique : Présenté à la Semaine Internationale de la Critique au Festival de Cannes 2019, Vivarium a glacé le sang de tous les spectateurs qui ont accepté de se laisser happer par son atmosphère angoissante, pendant un temps certes limité, qui contraste avec les films très (trop !) longs que le public lambda découvre habituellement sur grand écran. Alors que ce huis clos présentait un synopsis au-delà du réalisme, semblant s’attarder sur l’histoire banale d’un jeune couple qui souhaite acheter sa première maison, le film bascule très rapidement dans le fantastique, cherchant à exprimer bien davantage qu’une étape dans la vie d’un homme et d’une femme, victimes du consumérisme qui brûle notre société par les deux bouts.
Au menu de cet ovni, long-métrage certes étrange mais qui pose les bonnes questions : un constat social accablant, mais également une parabole grinçante de l’existence humaine. Le réalisateur Lorcan Finnegan a voulu condenser dans son film le cheminement classique d’une vie d’homme, tout en montrant comment le marketing et le sacro-saint profit interviennent pour manipuler nos rêves. Jusqu’au cauchemar, le citoyen lambda étant finalement un produit comme les autres.
- Copyright The Jokers Films
Soyons honnêtes : personne n’a envie de penser à l’immuabilité de la vie ; pourtant, ce film résume bien ce qu’est le quotidien du terrien lambda : il commence par naître. Puis il grandit, prend son indépendance, cherche un travail, se met en couple, s’installe, procrée, avant que ses enfants s’en aillent à leur tour, le laissant vieillir jusqu’à la mort. Mais Vivarium rappelle qu’il peut aussi se passer différents événements gênants qui viennent gâcher le tableau : le manque d’argent, qui empêche la consommation ; la maladie, qui empêche de vieillir tranquillement, sans parler des sempiternelles questions qui reviennent parfois sur l’utilité de notre existence et sur la mort, à laquelle il est impossible d’échapper.
Comme le disait Blaise Pascal : "Le dernier acte est sanglant, quelque belle que soit la comédie en tout le reste […] : on jette enfin de la terre sur la tête, et en voilà pour jamais".
C’est tout le constat de Vivarium : montrer que, la mort faisant partie de la vie, il n’est pas possible de maîtriser quoi que ce soit, malgré tous les fantasmes projetés par des publicités qui promettent, en cas de consommation d’un produit quelconque, tout le bonheur du monde.
- Copyright The Jokers Films
Pris au piège dans un labyrinthe constitué de maisons toutes identiques et sans aucune personnalité, Jesse Eisenberg et Imogen Poots prêtent leurs traits à un couple next door en manque de repères, de contrôles. Un homme et une femme qui ne savent pas ce qu’ils font là, quelle est l’utilité de leur présence sur Terre, ni comment laisser une trace de leur passage. Vivarium repose entièrement sur son casting, auquel chacun pourra aisément s’identifier et qui apporte une touche d’humour nécessaire.
Conte horrifique philosophique, huis clos stressant au possible, le film reste une parabole intéressante qui interroge. Et vous, que feriez-vous ?
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