Le 29 septembre 2021
Roger Baillet, spécialiste de la renaissance italienne, décrit avec parcimonie la vie d’une élève de l’école de La Pietà à Venise, où enseignait le célèbre Antonio Vivaldi.
- Editeur : L’Harmattan
- Genre : Roman, Nouvelles
- Nationalité : Française
- Titre original : Vivaldi ou l'évanescence de l'être
- Date de sortie : 16 octobre 2013
- Plus d'informations : Site de l’auteur
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Résumé : Camille, en ce printemps 1709, au sein de l’institution charitable de la Pietà, voit son destin basculer lors de sa rencontre avec le célèbre Antonio Vivaldi et grâce à ses talents de violoncelliste. Une histoire palpitante écrite grâce aux témoignages de son journal, où l’on découvrira la vie au sein de cet hospice pour des jeunes femmes orphelines, les décors de l’époque en pleine renaissance Italienne et de la grande Venise.
Critique : L’ancien professeur Roger Baillet est aujourd’hui auteur de romans où il exploite ses connaissances liées à la Renaissance italienne. Vivaldi ou L’évanescence de l’être est un texte très rapide à lire, qu’il sera difficile de refermer. Une de ses qualités est l’originalité du thème abordé et le langage très facile à comprendre. Il faut oublier les ouvrages historiques imbuvables, aux termes pompeux et à la forme puante. On pourrait croire, à tort, qu’un roman traitant du plus grand compositeur de musique baroque, à savoir Vivaldi, serait réservé à la bourgeoisie.
Rien n’est plus faux que cette affirmation : au moment où la lecture est entamée, on est surpris de constater que l’on n’en apprend pas tant sur le personnage emblématique d’Antonio Vivaldi, mais sur les femmes qui ont fait de l’homme une légende. Parce que oui, cet ouvrage expérimente « Vivaldi ou l’évanescence de l’être » sous un angle féministe. Ici, le compositeur n’est pas mis en avant : certes, il demeure central ; pourtant, c’est bien l’histoire de Camille qui intéresse en priorité. L’auteur développe le parcours d’une enfant, une orpheline pauvre qui va s’élever et se transcender grâce à sa passion pour le violon. Quand on adore la musique, on adore les gens : très tendre, Camille déborde d’émotions et de bons sentiments, dans un cadre sévère fait d’interdits. On parvient à s’imaginer sans problème toutes les scènes relatées par l’écrivain. Mais un thème que l’on ne pense pas retrouver dans un récit centré sur une institution de charité chrétienne et la vocation de la musique, c’est bien l’amour charnel entre femmes, pendant la Renaissance, à Venise. Historiquement, les relations lesbiennes ont longtemps été considérées comme acceptables : ce phénomène n’était pas traité de la même façon que les romances entre hommes.
Aujourd’hui encore, ces rapports saphiques sont relégués au rang du fantasme, tandis que l’homosexualité masculine répugne le patriarcat. Dans ce cas, la plume de l’écrivain est suffisamment bienveillante et équilibrée pour garder une distance entre érotisme et tendresse. La lecture de cette « évanescence de l’être » peut être présentée sous deux angles, deux thèmes : le sentiment fort (lyrisme) et la musique. Ici, les deux fusionnent : c’est avec la musique qu’on aime, avec l’amour qu’on fait la musique. Le style simple et concis de Roger Baillet donne suffisamment de liberté à l’imaginaire du lecteur, pour pouvoir constituer son petit théâtre mental, dans le but de composer ses propres opéras.
On peut contempler cette lecture comme un tableau avec différents plans, une perspective, la suggestion des volumes, des variations… le tout en musique. La symbiose de tous les arts qui ont nourri l’Italie. Un amateur de cette culture riche et millénaire appréciera son voyage.
240 pages - 21€ (broché) - 15,99€ (pdf)
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