Le 24 avril 2021
L’originalité du récit est de transformer un matériau documentaire et autobiographique en création graphique, particulièrement convaincante dans les séquences d’épisodes de guerre.
- Réalisateur : Ari Folman
- Genre : Animation, Film de guerre, Politique
- Nationalité : Israélien
- Distributeur : Le Pacte
- Editeur vidéo : Éditions Montparnasse
- Durée : 1h27mn
- Date télé : 24 avril 2021 22:50
- Chaîne : OCS City
- Box-office : 485 284 entrées France / 201 017 entrées Paris-périphérie
- Titre original : Waltz with Bashir
- Date de sortie : 25 juin 2008
- Festival : Festival de Cannes 2008, Les César 2009
Résumé : Ari, metteur en scène israélien, a rendez-vous en pleine nuit dans un bar avec un ami en proie à des cauchemars récurrents, au cours desquels il se retrouve systématiquement pourchassé par une meute de 26 chiens. 26, exactement le nombre de chiens qu’il a dû tuer au cours de la guerre du Liban, au début des années 80 ! Le lendemain, Ari, pour la première fois, retrouve un souvenir de cette période de sa vie. Une image muette, lancinante : lui-même, jeune soldat, se baigne devant Beyrouth avec deux camarades. Il éprouve alors un besoin vital de découvrir la vérité à propos de cette fraction d’Histoire et de lui-même et décide, pour y parvenir, d’aller interviewer à travers le monde quelques-uns de ses anciens compagnons d’armes. Plus Ari s’enfoncera à l’intérieur de sa mémoire, plus les images oubliées referont surface.
Critique : D’aucuns pensaient que ce film d’animation aurait figuré au palmarès du Festival de Cannes 2008, y compris pour la plus haute distinction. La présence de Marjane Satrapi (Persepolis) dans le jury aurait pu, de surcroît, donner un coup de pouce à cette œuvre au graphisme recherché et politiquement courageuse, bien qu’éloignée de l’imagerie consensuelle du dessin animé de la cinéaste franco-iranienne. Le récit explore l’inconscient d’un ancien soldat israélien persuadé d’avoir été le témoin ou l’acteur d’actes horribles lors de la première guerre au Liban, dans les années 80. Ses nuits étant troublées de cauchemars et d’hallucinations (il se voit poursuivi par vingt-six chiens féroces), il décide d’interviewer ses ex-compagnons d’armes, ainsi que des psychanalystes qui tenteront d’interpréter ses rêves.
- © 2008 Le Pacte distribution. Tous droits réservés.
L’originalité du récit est de transformer un matériau documentaire et autobiographique en création graphique, en dépassant la technique du « rotoscope » qui permet de repeindre un enregistrement vidéo. Plus qu’un graphisme réaliste, il s’agit d’un véritable travail de création artistique, particulièrement convaincant dans les séquences d’épisodes de guerre (attaque d’un tank israélien par une milice, fuite d’un soldat dans la mer...). Le film culmine avec l’évocation des massacres de Palestiniens par les phalangistes chrétiens voulant venger Bachir Gemayel, dans les camps de Sabra et Chatila.
- © 2008 Le Pacte distribution. Tous droits réservés.
Toute une réflexion sur la culpabilité et le traumatisme des militaires parcourt le scénario, qui permet de hisser le cinéma d’animation à un niveau d’intelligence rarement atteint. Pourtant, on regrettera une narration parfois confuse, certaines métaphores répétitives (les signes illustrant le désir et la mort, la sensualité féminine ou le refuge marin), ainsi que d’authentiques images d’archives de femmes en pleurs et de photos d’horreur : cette volonté d’évacuer toute velléité de fiction et de donner un ancrage historique rompt un peu la magie de l’ensemble. Ces quelques réserves n’empêchent pas Valse avec Bashir de remplir son contrat et d’être à la fois efficace et esthétiquement ambitieux. Ari Folman ne rencontrera pas pareille inspiration avec Le Congrès, présenté cinq ans plus tard en ouverture de la Quinzaine des Réalisateurs, et qui sera un échec critique et public.
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esdez 28 juin 2008
Valse avec Bachir - Ari Folman - critique
Ce film à la beauté formelle exceptionnelle nous donne tout en ombres et en lumières le cheminement d’une mémoire qui humainement refuse l’horreur d’actes perpétrés mais non assumés. Cette recherche pénible pour l’auteur vaut par sa sincérité et le choix artistique proposé est réellement bluffant : Dessins en contrastes permanents rendus par des noirs profonds et des atmosphères angoissantes de tons couleur de flammes, animation approximative proposée donnant l’impression des hésitations de l’intellect, mais expressions des personnages fidèles et justes indiquant la volonté ferme de la mise à nu de la mémoire pour arriver à la vérité, ce film peut être considéré comme un chef d’oeuvre d’autant que sa fin est une signature de maître.
dana 13 juillet 2008
Valse avec Bachir - Ari Folman - critique
J’ai été profondément touché, par le sujet bien sûr, par la façon intelligente de le traiter : C’est du grand Art ! L’animation met comme un filtre, qui donne de la distance (aussi bien au réalisateur qu’aux spectateurs), permet de "montrer" les situations les plus dures sans voyeurisme ce qui lui confère un impact encore plus important.Les spectateurs n’ont commencé à se lever qu’à la fin du générique tant l’émotion et la rage étaient forts. Ce film a fait son entrée dans mon top 10
Norman06 29 avril 2009
Valse avec Bachir - Ari Folman - critique
L’originalité du récit est de transformer un matériau documentaire et autobiographique en création graphique, en dépassant la technique du « rotoscope » qui permet de repeindre un enregistrement vidéo. Le film culmine avec l’évocation des massacres de Palestiniens par les phalangistes chrétiens voulant venger Béchir Gemayel, dans les camps de Sabra et Chatila. Réussi mais parfois confus.