Valley of love - le test blu-ray

Errances fantomatiques d’un couple contraint à se retrouver sous le soleil écrasant de la Vallée de la Mort, en quête de leur défunt fils et peut-être d’eux-mêmes. Une expérience lymphatique séduisante, avec deux comédiens remarquables.

L’agument : Isabelle et Gérard se rendent à un étrange rendez-vous dans la Vallée de la mort, en Californie. Ils ne se sont pas revus depuis des années et répondent à une invitation de leur fils Michael, photographe, qu’ils ont reçue après son suicide, 6 mois auparavant. Malgré l’absurdité de la situation, ils décident de suivre la programme initiatique imaginé par Michael... © 2015 Les films du Worso, LGM Cinéma. Tous droits réservés.

Le film : Présenté à Cannes en compétition, Valley of Love a dérouté. Son scénario minimaliste, consistant à balader le couple Depardieu et Huppert sous le soleil écrasant de la Vallée de la Mort, à la recherche d’un fantôme, celui de leur fils suicidé, a reçu un accueil mitigé, sur la Croisette, mais aussi en salle où la réunion des deux acteurs, qui ne s’étaient pas retrouvés depuis Loulou en 1980, n’a été célébré que par 200.000 spectateurs.
© 2015 Les films du Worso, LGM Cinéma. Tous droits réservés.
Ce conte mystique sur l’impossibilité du deuil est un hymne à Depardieu, dont le personnage s’appelle Gérard, acteur énorme de sa personne qui écrase un film qui remplit de sa mélancolie l’immensité d’un décor américain désertique. Le trip est hypnotique, fascinant dans sa volonté de nous emporter dans son état languissant. En opposition, le film est aussi habité par la carrure fine d’Isabelle Huppert, torturée, rongée par l’émotion et les remous des remords.
La confrontation de cet ancien couple de cinéma devient attendrissante et bâtit une vraie image de cinéma qui comptera dans leur filmographie.

La Critique

Les suppléments :

L’interview de 23mn de Depardieu pour France Inter est formidable de quiétude, de sobriété, et sincérité. L’acteur se livre sur la France, la politique, le cinéma d’aujourd’hui, avec culture et une certaine clairvoyance.
Interview tout aussi sobre de 17mn de Guillaume Nicloux qui se livre à une analyse perspicace notamment du jeu de ses acteurs. Un grand cinéaste qui parle avec parcimonie, mais de façon toujours juste.
Une belle galerie d’affiches non retenues et une bande-annonce achèvent la section.

L’image :

Image de belle tenue, resplendissante de lumière, d’une profondeur intacte, vient retranscrire la singularité de ces paysages tous en relief.

Le son :

Peu d’enjeux dans les arrières, le DTS HD Master Audio, donne surtout de l’ampleur au score. Le caractère intimiste de l’oeuvre n’en fait pas un manifeste pour la haute-définition.