Le 22 décembre 2024
Malgré les efforts gigantesques dans les décors et les costumes et surtout la présence survoltée de Sandrine Kiberlain, le biopic demeure brouillon et peu convaincant.
- Réalisateur : Guillaume Nicloux
- Acteurs : Sandrine Kiberlain, Amira Casar, Laurent Stocker, Grégoire Leprince-Ringuet, Pauline Étienne, Arthur Mazet, Arthur Igual, Laurent Lafitte, Sébastien Pouderoux, Mathilde Ollivier, Alix Blumberg dit Fleurmont, Clément Hervieu-Léger
- Genre : Drame, Biopic, Romance
- Nationalité : Français, Belge
- Distributeur : Memento Distribution
- Durée : 1h38mn
- Date de sortie : 18 décembre 2024
- Festival : Arras Film Festival 2024
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Résumé : Paris, 1896. Sarah Bernhardt est au sommet de sa gloire. Icône de son époque et première star mondiale, la comédienne est aussi une amoureuse, libre et moderne, qui défie les conventions. Découvrez la femme derrière la légende.
Critique : Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette Sarah Bernhardt ne manquait ni de personnalité, ni de tempérament. Elle évolue en plein dandysme, à la fin du XIXe siècle qui voit éclore la montée progressive de l’antisémitisme en Europe, avec en toile de fond le scandale politique de l’affaire Dreyfus. Autour de l’actrice mythique, on rencontre Zola, Rostand, et toute une série d’amants, amantes et admirateurs. Cette femme, qui a tant compté dans l’histoire du théâtre, est présentée comme un personnage hystérique, orgueilleux, manipulateur et totalement imbu de lui-même. On imagine que Guillaume Nicloux et sa scénariste se sont bien renseignés sur le caractère trempé de la comédienne, mais la mise en scène volontairement agitée en rajoute dans les traits prononcés de l’héroïne.
- Copyright Bac Films
Le récit ne se veut pas tant un biopic exhaustif de Sarah Bernhardt, que sa relation contrariée avec son amant de toujours, le comédien Lucien Guitry qui donnera naissance au réalisateur de génie, Sacha Guitry. Les deux protagonistes vivent une passion agitée, remplie de ruptures, cris, et réconciliations. Les deux artistes s’aiment autant qu’ils se détestent, et tentent d’échapper aux attaques de l’un ou de l’autre. Le long-métrage suit leurs désamours et retrouvailles dans un long cheminement qui mélange les périodes. L’opportunité de l’histoire prend ses racines dans les confidences de la comédienne à Sacha Guitry, au même moment d’ailleurs où elle subit l’amputation de sa jambe, gangrénée sans doute pas des excès d’alcool et de tabac.
L’intérêt principal du film demeure, en dehors de l’interprétation intègre et joviale de Sandrine Kiberlain, les incises d’images historiques et le soin extraordinaire apporté aux costumes et décors. Les robes des femmes sont particulièrement éblouissantes, permettant au spectateur de se plonger dans le microcosme bohème du Paris de l’époque. On retrouve avec ravissement les souvenirs littéraires de cette période où les excès des classes bourgeoises préparaient la survenue de crises et révolutions populaires majeures, avant la Première Guerre mondiale qui a décimé des millions de soldats. Sandrine Kiberlain s’amuse dans la peau de cette actrice loufoque et emphatique. Elle multiplie les provocations grâce à des dialogues truculents et bourrés d’inventivité.
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Mais l’intérêt s’arrête là. Le spectateur ressort avec le sentiment d’un trop-plein d’images, de sons et de lumière. Le brouillage des périodes apporte beaucoup de confusion à un récit qui semble construit de scènes écrites les unes après les autres, sans souci de continuité narrative. La mise en scène passe d’un lieu ou d’un personnage à l’autre, qui égarent peu à peu l’attention du spectateur. On comprend bien l’ambition féministe de Guillaume Nicloux dans le portrait qu’il dresse de son héroïne, mais avait-il besoin de la faire avec autant de démonstration ? Sarah Bernhardt, la Divine devient très vite un film fatigant, pour ne pas dire agaçant, qui fait perdre l’intérêt du spectateur dans la découverte du personnage Sarah Bernhardt.
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